Arrivée d'un émissaire valdisk à Gornograd

Le major répondit austèrement par un salut militaire.

- Enchanté. Je suis le major Vitaly Viktorevitch Chovarsky, de l'Armée Violette de RPV.

Chovarsky ne daigna même pas présenter les autres membres de la délégation. Comme beaucoup de militaires proches du pouvoir, il les jugeait de la lenteur administrative et bureaucratique qui ralentissait la RPV et de la chute du Parti violëtiste valdisk aux mains d'un "ennemi" de la présidence.

- Excellence, la République Populaire affirme au Conseil de Régence sa volonté de maintenir la paix en Rolamavie, un état souverain et indépendant qui a demandé l'aide de l'Armée Violette pour sa protection. Nous jugeons ainsi qu'il n'y a eu aucune invasion de la part de la République Populaire en Rolamavie.

Chovarsky dit sa phrase avec un sourire qu'il essayait de rendre bienveillant et innocent. Il savait que sa remarque ne serait peut-être appréciée par son interlocuteur...

La Régente fit son entrée dans le salon des Ambassadeurs.

- Merci Général Karpov. Maintenant que les négociations sont terminés avec la Présidente krasslandaise, je vais poursuivre avec le représentant valdisk. Vous pouvez disposez, Général.

Puis elle se dirigea vers le militaire étranger. Assurément, les valdisks avait en commun avec la Russlavie et Edoran ce charisme militaire, ce don naturel pour l'uniforme. Cela se ressentait au combat. Rien à voir avec les militaires capitalistes krasslandais. Le Valdisky était un pays slave, comme la Russlavie, et le Traité Panslave les unissaient toujours.

- Mes hommages, Major. Je vais poursuivre avec vous. Sachez que je ne remets pas en cause la légitimité de votre intervention en Transvalachie. Mais maintenant que la Remulavie n'est plus, votre présence est fort peu désirable. Elle est de toute façon compromise à court terme par les troupes transvalaques et édoranaises. Je souhaite donc de tout mon coeur, slave comme le votre, que nous trouvions une issue pacifique et un terrain d'entente.

- Major Chovarski ?

- Je souhaite aussi que nous trouvions une solution convenable à tous. Entre personnes civilisées cela devrait être possible. Nous estimons toutefois qu'il est de notre devoir de tenir parole auprès du peuple rolamavien, et ce sont les intérêts de ce peuple qui priment sur ceux de toutes les parties concernées.

Excellence, le peuple que vous citez est en réalité le peuple transvalaque, partie intégrante du peuple russlave et sujet de l'Empire de Russlavie. La République avec laquelle vous avez signé un accord n'est plus. La Transvalachie est maintenant entièrement réintégrée dans l'Empire de Russlavie.

Par conséquent, vos obligations envers le peuple transvalaque sont transférés au peuple russlave. Et le peuple russlave requiert aujourd'hui le départ de vos troupes.

Mais, votre dévouement envers la nation transvalaque et donc russlave, qui d'ailleurs s'inscrit dans le Traité Panslave, pourrait prendre d'autre forme qu'une présence militaire.

Peut-être pourriez vous fournir du matériel miliaire à la nouvelle République de Transvalachie. Ainsi, vous respecteriez vos engagements envers le peuple de la province et vous respecteriez la volonté de votre frère slave avec lequel vous avez aussi des engagements.

- Je n'ai pas de famille en Russlavie que je sache, général.

Le major s'arrêta quelques instants, le temps de réfléchir à sa prochaine réponse. La nouvelle république de Transvalachie n'avait pas l'air merksiste, c'était plutôt même l'inverse d'après les rapports de la PPV, et il était hors de question de livrer des armes à des "ennemis de la Révolution". Mais il ne fallait pas non plus que le Valdisky ne fasse l'inverse de ce qu'il prônait, c'est-à-dire honorer son contrat passé avec la nation transvalaque.

- Nous ferons tout notre possible pour aider le peuple transvalaque à s'armer, néanmoins les capacités de productions industrielles valdiskes vont être très sollicitées ses prochains mois. Il s'agit de gros projets de l'État-Major, mais je ne peux pas vous en dire plus...

Nous allons demander au général valdisk de donner l'ordre de quitter le camp de Prietene et de regagner la République Populaire, conformément à notre engagement de préserver la Paix.

Je vous remercie Major. Votre sagesse vous honore. Nous attendons l'évacuation au plus vite.

Puis nous serons toujours disposé à recevoir votre aide. Quand il le faudra. Sans urgence. Vous avez déjà fait beaucoup.