Remous dans l'armée

Profitant adroitement des paroles libérales devant l'assemblée, les députés de Golenitchev firent cirucler dans l'armée où ils avaient leurs entrées des tracts reproduisant les paroles du ministre, mais de manière tronquée, décontextualisée, et parfois franchement dénaturée.

L'ensemble laissait croire que les libéraux traitaient avec mépris les soldats tombés pour leur préférer des vétilles libérales venus de leurs maîtres étrangers hostiles à la civilisation russlave.

L'indignation était à son comble. Golenichtchev, malgré sa campagne hasardeuse contre Edoran jouissait encore d'un grand prestige. Il avait osé défier Edoran et avait remporté, chose miraculeuse, de vraies victoires contre lui, surtout au début du conflit.

L'armée, prompte à s'agacer d'être menée par la gauche, s'agitait déjà, savamment remuée par des agitateurs à la solde de Golenichtchev...

Plusieurs sections de Golenichtchev, qui depuis un lieu inconnu, dirigeait désormais plusieurs escouades de ses plus valeureux soldats. Des combats confus avaient lieu autour des prisons où la foule de moujiks prenaient parti pour les deux camps. Quelques soldats de la garde passèrent dans le camp des rebelles. Plusieurs incendies éclatèrent dans la capitale alors que des agitateurs promenaient des torches et libéraient des prisonniers de droit commun. Une section attaqua un entrepôt impérial de vodka afin d'enivrer la foule. La situation dans la capitale devenait franchement chaotique.