Arrivée du ministre des affaires étrangères de Livadia

Un destroyer frappé aux armes livadiennes s'avança dans le port de Gornograd. La capitainerie autorisa son appontage.

Robert Glik descendit du pont. Il s'agissait du ministre des affaires étrangères du Grand Royaume de Livadia. Ce pays était un état de facture récente, fondé près d'un siècle auparavant par les exilés livadiens zorthodoxes après la prise et la destruction de leur Ville par les armées russlaves le 17 avril 1917.

Glik était un homme de gauche, loin des nostalgiques -désormais cantonnés à l'extrême droite- qui rêvaient de reconquérir une partie de l'Orient russlave. Il m'emêche qu'il était ému. Ses racines étaient ici.

Il s'avança vers un poste de douane, espérant rencontrer les autorités diplomatiques pour débuter des relations diplomatiques avec la Sainte Russlavie.

El : Lien de la MN en MP Wink

Aussitôt que le destroyer livadien accosta et que le représentant de ce pays fût débarqué, il se dirigea vers le poste de la Douane. Un garde russlave, accompagné d’un petit fonctionnaire des douanes pris les premiers contacts avec lui.

Une fois la situation éclaircie, le représentant du Livadia fût conduit à la gare de Gornograd et il embarqua dans un train direct pour la capitale, là où le ministre des affaires étrangères le recevrait.

A Murasibirsk il fût conduit au Ministère des affaires étrangère par une automobile immatriculée au nom du ministère. Arrivé sur place il entra dans le bâtiment et fût dirigé dans le petit salon, adjacent au bureau du ministre. Celui-ci l’attendait déjà et lui tandis immédiatement la main, l’invitant ensuite à s’asseoir.

Anton Vasilienko : Monsieur je vous prie de croire que notre pays est heureux de vous recevoir. Toutefois, permettez-moi de vous faire part de notre surprise quant à cette visite… Qu’en attendez-vous ?

Glik fut donc reçu avec célérité par les plus hautes instances du pays. Pour le Livadien qu'il était, sa mission était d'une haute importance, il importait que la Ruslavie reconnaisse son état, loin des fantômes du passé.

Le ministre avait plusieurs fois fait mention du fait qu'il représentait un gouvernement de gauche, il espérait que le contact soit ainsi plus facile avec Vasilienko.

- Monsieur le Ministre, je vous remercie de me recevoir si rapidement. puisque vous le suggérez, allons droit au but. Le Royaume que j'ai l'honneur de représenter a eu un passé houleux avec la Russlavie, mais cela appartient à l'Histoire. Il n'empêche que nos racines sont ici, au sein de l'Orient russlave. Aussi, nous souhaitons entretenir des relations cordiales avec votre état. Nos pays sont en quelque sorte frères ... Votre gouvernement serait-il disposé à signer un Traité de Reconnaissance Mutuelle avec mon pays ?

Vasilienko : Je vous remercie donc pour ces précisions importantes.

Nous ne sommes pas opposés à la signature d’un traité de reconnaissance mutuelle entre nos deux nations. Loin de là. Cependant vous comprendrez que le passé, houleux, avec vos concitoyens, ne sont pas de nature à soulever l’adhésion pleine et entière au sein même des institutions russlaves.

Nous avons évidemment quelques points « d’achoppement » mais qui ne saurait être trop grands pour que nous n’entendions pas à terme.

J’imagine que vous avez préparé une proposition de traité à notre intention ?

- Voici le document que je vous propose. Je suppose que l'article 4 sera de nature à tranquilliser votre opinion publique sur nos intentions.

TRAITÉ DE RECONNAISSANCE MUTUELLLE ENTRE L'EMPIRE DE SAINTE-RUSSLAVIE ET LE GRAND ROYAUME DE LIVADIA

Titre I - De la reconnaissance mutuelle

Article 1 : Les Hautes-Parties contractantes reconnaissent mutuellement la légitimité des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires de chacune d'entre-elles.

Article 2 : Les Hautes-Parties contractantes établissent entre elles des relations diplomatiques en établissant sur le territoire de l'autre une ambassade permanante.

Titre II - De la reconnaissance des frontières

Article 3 : Les Hautes-Parties contractantes reconnaissent mutuellement leurs frontières respectives.

Article 4 : Le Grand Royaume de Livadia renonce à toute prétention territoriale sur le kraï de Livadia.

Titre III - Des engagements

Article 5 : Les Hautes-Parties contractantes s'engagent à développer des coopérations basées sur le respect et la confiance mutuelle. Elles favoriseront l’amitié entre leurs deux peuples. Dans ce but elles autorisent l'ouverture de lignes maritimes commerciales entre leurs territoires ainsi que des échanges universitaires.

Article 6 : Ce traité sera ratifié selon les procédures particulières à nos deux États, l’avancement sera communiqué à l’autre signataire.

- Avez-vous quelque remarque à me suggérer ? Auquel cas, je souhaiterais aborder un autre point.

- Monsieur le Ministre ?

Devant le mutisme de son interlocuteur, Glik prit congé. Il avait fait chou blanc et il apprit furieux sur son télépone que son parti avait perdu les élections parlementaires, et lui son poste.

Le vieux Grand-Duc avait les oreilles longues. Après des décennies à avoir vécut et travailler dans de multiples ministères de l'ancien régime et du nouveau, il avait même été premier-ministre en une autre époque désormais révolu. Héros de la guerre de Turcosie, boucher de la bataille de Mitrovski et milliardaire accomplit, Ozy dépensait sans compter lorsqu'il s'agissait de s'informer sur tout ce qui se passait dans les coulisses de l'Empire.

La visite de courtoisie de Livadia ne l'avait pas laissé de marbre. Il se rappelait ses 2 tentatives de sécessions de son Grand-Duché qui avait raté et il rêvait toujours d'un Ninjovskia fort et indépendant. Bref, des rêves désormais bien loin de la réalité. Toutefois, il avait une idée en tête...

Hmmm... Monsieur Glik, pardonnez-moi de vous importuner de la sorte, mais j'aimerais bien discuter avec vous en privé. Cela est-il possible? Rejoignez-moi au Konsortium de KMK, nous y seront plus à l'aide de discuter loin des oreilles indiscrètes.

Glik avait perdu son poste suite à la défaite électorale de son camp, mais il eut la divine surprise de se voir nommer ambassadeur extraordinaire en Russlavie par le gouvernement conservateur. Il fallait leur reconnaitre qu'ils n'étaient pas sectaires.

- Avec plaisir, votre Altesse. Je suis votre obligé.

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