Coup d’état
Sam 10 Aoû 2019 - 21:34
La troisième journée suivant l’attentat contre le tsar était sur le point de s’achever comme la précédente : les milices paramilitaires des extrêmes de l’échiquier politique s’affronteraient à coup de bastonnades et rixes de rue dans la capitale et le reste du pays, gagnant du terrain quelques heures pour le reperdre aussitôt face au camp adverse, tel le flux et reflux de la marée. Les masses de militants accuseraient l’adversaire de tirer profit de la situation pour plonger la Russlavie dans le chaos, sans réaliser qu’ils accomplissaient précisément ce qu’ils accusaient l’autre de commettre.
Pourtant, aux abords de la capitale, loin des tumultes, une bande d’officiers supérieurs s’étaient rassemblés dans les entrailles du Fort Célestin pour mettre un terme définitif au désordre et enfin achever la conjuration minutieusement préparée jusque-là. Le limogeage rapide de l’ancien état-major, qui leur eût été favorable, les pris de court et ralentit l’opération mais se révéla finalement à leur avantage : en promettant son rétablissement dès que l’intrigue aura porté ses fruits, les conspirateurs reçurent la garantie que les officiers généraux, en principe d’autorité prééminente sur les conjurés, n’interviendraient pas et se soumettraient au nouveau régime sans croiser le fer.
Le dernier signale que le groupe d’hommes en uniforme attendait devait venir du sud de la ville. L’ost cosaque, qui traversait le gubernya nuit et jour à bride abattue, devait faire son entrée par les boulevards méridionaux d’un moment à l’autre. Ils n’eurent néanmoins guère à s’impatienter : les radiotélégraphistes du Fort annoncèrent que les cavaliers avaient été aperçus en banlieue dépouillant un entrepôt alimentaire. L’opération pouvait enfin débuter.
Vers 18h, une dizaine de fourgons entrèrent dans la cour des ministères et déposèrent des bandes de troupiers qui investirent les lieux et mirent aux arrêts les ministres Grinodovsk, Scripanine, Vasilienko et Atchinov. Le président du Conseil Korpanov, traité pour une crise de flémingite aigüe dans la clinique Sainte Katerina, fut placée en résidence surveillée. Au même moment, des pièces d’artillerie tirées par des chevaux furent placées sur les grandes artères principales et protégées par le XIème et XIIIème régiments d’infanterie légère, lesquels établirent barricades et postes de contrôle. A l’Hôpital Militaire où la vie du tsar ne tenait plus qu’à un fil, des détachements de mitrailleuses lourdes PR M1915 de 7,62 × 54 mm encerclèrent le quartier, conservant dans leurs lignes de mire aussi bien l’édifice que les rues avoisinantes.
Ailleurs dans l'empire, les premiers rapports indiquèrent que l’infanterie mécanisée avait placé ses KVF 1 dans le centre de Gornograd, Navolstov, et Svetivostok, procédant en outre à plusieurs arrestations au sein des Zemstvos, les assemblées provinciales.
Pourtant, aux abords de la capitale, loin des tumultes, une bande d’officiers supérieurs s’étaient rassemblés dans les entrailles du Fort Célestin pour mettre un terme définitif au désordre et enfin achever la conjuration minutieusement préparée jusque-là. Le limogeage rapide de l’ancien état-major, qui leur eût été favorable, les pris de court et ralentit l’opération mais se révéla finalement à leur avantage : en promettant son rétablissement dès que l’intrigue aura porté ses fruits, les conspirateurs reçurent la garantie que les officiers généraux, en principe d’autorité prééminente sur les conjurés, n’interviendraient pas et se soumettraient au nouveau régime sans croiser le fer.
Le dernier signale que le groupe d’hommes en uniforme attendait devait venir du sud de la ville. L’ost cosaque, qui traversait le gubernya nuit et jour à bride abattue, devait faire son entrée par les boulevards méridionaux d’un moment à l’autre. Ils n’eurent néanmoins guère à s’impatienter : les radiotélégraphistes du Fort annoncèrent que les cavaliers avaient été aperçus en banlieue dépouillant un entrepôt alimentaire. L’opération pouvait enfin débuter.
Vers 18h, une dizaine de fourgons entrèrent dans la cour des ministères et déposèrent des bandes de troupiers qui investirent les lieux et mirent aux arrêts les ministres Grinodovsk, Scripanine, Vasilienko et Atchinov. Le président du Conseil Korpanov, traité pour une crise de flémingite aigüe dans la clinique Sainte Katerina, fut placée en résidence surveillée. Au même moment, des pièces d’artillerie tirées par des chevaux furent placées sur les grandes artères principales et protégées par le XIème et XIIIème régiments d’infanterie légère, lesquels établirent barricades et postes de contrôle. A l’Hôpital Militaire où la vie du tsar ne tenait plus qu’à un fil, des détachements de mitrailleuses lourdes PR M1915 de 7,62 × 54 mm encerclèrent le quartier, conservant dans leurs lignes de mire aussi bien l’édifice que les rues avoisinantes.
Ailleurs dans l'empire, les premiers rapports indiquèrent que l’infanterie mécanisée avait placé ses KVF 1 dans le centre de Gornograd, Navolstov, et Svetivostok, procédant en outre à plusieurs arrestations au sein des Zemstvos, les assemblées provinciales.
Re: Coup d’état
Lun 12 Aoû 2019 - 1:08
Suivirent enfin les sièges des partis politiques et la Douma elle-même que l’ost cosaque transforma en écuries, geste qu’ils assuraient éphémères le temps que les " ennemis intérieurs et criminels rouges " soient traduits en justice. L’on vit ainsi des sotnias d’environ 150 hommes chacune installer leurs baraquements dans les bureaux du parlement, amenant bottes de foin, godasses crottées, selles odorantes et lits de camp au milieu de meubles renversés et du parterre de marbre de la chambre unicamérale. Une longue table fut tirée au milieu de l’hémicycle où de bruyants banquets se tiendront régulièrement pour célébrer les prises des celliers alentours. Les députés, contraints à rester dans les parages sous la menace des baïonnettes, élurent domicile dans une série de petits hôtels proches maintenus sous bonne garde.
La capitale fut entièrement sous contrôle dès 23 heures, mais il fallut attendre quelques jours supplémentaires pour jauger la situation dans le reste du pays. Au final, il n’y eut guère de résistance à l’exception de quelques éléments de la Marine que l’on suspectait noyautés par les idées radicales ; ils furent rapidement maîtrisés et envoyés aux katorgas sivériens avec l’assistance de l’Okhrana enfin sortie de son long mutisme.
La forte présence de l’Armée dans les rues de Murasibirsk ne laissa aucun doute quant à la nature du nouveau pouvoir : la Russlavie venait de subir un coup d’état militaire. Au Palais Samsonov, l’on croisait désormais davantage d’aides de camps que de fonctionnaires en costume trois-pièces. Les noms des membres de la Junte, pour la plupart méconnus du grand public, " fuitèrent " graduellement dans la presse désormais fermement sous contrôle. L’on retint la présence de l’ancien ministre et gueule cassée, Fiodor Vashilsine, personnalité nationaliste notoire, et celle du comte Vassili Stroganoff, colonel cosaque, vétéran de la Guerre Civile et figure de proue des conjurés ; en somme, le nouveau gouvernement restait composé en majorité d’officiers supérieurs relativement jeunes et hostiles à la réforme constitutionnelle de 1917.
La Junte russlave au lendemain de la chute du gouvernement Korpanov
Le comte Stroganoff vêtu de l’emblématique tcherkeska
La capitale fut entièrement sous contrôle dès 23 heures, mais il fallut attendre quelques jours supplémentaires pour jauger la situation dans le reste du pays. Au final, il n’y eut guère de résistance à l’exception de quelques éléments de la Marine que l’on suspectait noyautés par les idées radicales ; ils furent rapidement maîtrisés et envoyés aux katorgas sivériens avec l’assistance de l’Okhrana enfin sortie de son long mutisme.
La forte présence de l’Armée dans les rues de Murasibirsk ne laissa aucun doute quant à la nature du nouveau pouvoir : la Russlavie venait de subir un coup d’état militaire. Au Palais Samsonov, l’on croisait désormais davantage d’aides de camps que de fonctionnaires en costume trois-pièces. Les noms des membres de la Junte, pour la plupart méconnus du grand public, " fuitèrent " graduellement dans la presse désormais fermement sous contrôle. L’on retint la présence de l’ancien ministre et gueule cassée, Fiodor Vashilsine, personnalité nationaliste notoire, et celle du comte Vassili Stroganoff, colonel cosaque, vétéran de la Guerre Civile et figure de proue des conjurés ; en somme, le nouveau gouvernement restait composé en majorité d’officiers supérieurs relativement jeunes et hostiles à la réforme constitutionnelle de 1917.
La Junte russlave au lendemain de la chute du gouvernement Korpanov
Le comte Stroganoff vêtu de l’emblématique tcherkeska
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum