Quel bulletin glissez-vous dans l’urne ?
Élections générales du 3 septembre 1919
Mar 3 Sep 2019 - 15:10
C’est dans une atmosphère pesante que les bureaux de vote russlaves s’ouvrirent au matin. Gendarmes la matraque en main et harangueurs " mouvementistes ", comme l’on appelait désormais les partisans du pouvoir, encadraient le processus électoral sans chercher le moins du monde à se dissimuler. Seules les affiches et banderoles du MNPR recouvraient les murs alentours, incitant les électeurs à donner un large mandat aux " sauveurs de la patrie ".
- Feodor Pojarski
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Date d'inscription : 06/09/2008
Re: Élections générales du 3 septembre 1919
Mar 3 Sep 2019 - 20:37
Revenant aux sages pratiques du règne de Konstantin, les juristes mobilisés par la Junte avaient révisé la loi électorale afin d’orienter le suffrage populaire dans une direction conforme à l’intérêt national.
Les circonscriptions électorales avaient été redessinées afin d’optimiser la voix des éléments raisonnables et patriotiques du corps électoral au détriment des éléments douteux ou ignorants. La nouvelle loi électorale, par d’habiles redécoupages qui ne nuisaient en rien au suffrage universel (c'est du moins ce que l'on raconterait à la communauté micromondiale) faisait primer les propriétaires sur les paysans, les quartiers aisés sur les quartiers ouvriers, et, dans les protectorats, l’élément russlave sur les populations autochtones.
L'idée de génie de la Junte était d’avoir instituer des « circonscriptions militaires » permettant aux grands camps militaires de l’Empire d’élire un député en propre (à condition qu'il soit officier). La grande métropole industrielle de Novolensk en constituait un admirable exemple: le faubourg de Gornogzadovsk, où résidaient la plupart des propriétaires d'usine, élirait un député, tandis que le reste de la cité, avec ses millions d'ouvriers, en élirait un autre, sous contrôle étroit des "observateurs électoraux" dépêchés par la Junte... observateurs qui n'étaient autre que les soldats du camp militaire de Novolensk-Tchernoïe, qui, après avoir garanti le "bon déroulement" du suffrage dans les quartiers ouvriers, revinrent au camp pour élire leur propre député, conformément aux instructions des officiers.
La même chose se déroulait à Murasibirsk, où les régiments de la Garde Impériale avaient également droit à leur député, obtenu en rabotant la représentation des quartiers populaires de la capitale.
Par ces heureuses mesures, la Junte s’assurait de ce que la prochaine Douma serait conforme aux intérêts supérieurs de l’Empire et de l’Autocratie.
C'est ainsi que le prince Pojarski fût élu député de la circonscription militaire d’Oudmourt-Nikolaïevsk, où une distribution de wodka et de saucisse assortie de quelques harangues martiales lui permis d'obtenir l’unanimité des voix, moins celle d’un sous-lieutenant qui, pour une raison incompréhensible, s’était obstiné à voter pour un candidat indépendant proche du parti Kadet, et qui fût pour cette raison passé au knout et expulsé des rangs.
Les circonscriptions électorales avaient été redessinées afin d’optimiser la voix des éléments raisonnables et patriotiques du corps électoral au détriment des éléments douteux ou ignorants. La nouvelle loi électorale, par d’habiles redécoupages qui ne nuisaient en rien au suffrage universel (c'est du moins ce que l'on raconterait à la communauté micromondiale) faisait primer les propriétaires sur les paysans, les quartiers aisés sur les quartiers ouvriers, et, dans les protectorats, l’élément russlave sur les populations autochtones.
L'idée de génie de la Junte était d’avoir instituer des « circonscriptions militaires » permettant aux grands camps militaires de l’Empire d’élire un député en propre (à condition qu'il soit officier). La grande métropole industrielle de Novolensk en constituait un admirable exemple: le faubourg de Gornogzadovsk, où résidaient la plupart des propriétaires d'usine, élirait un député, tandis que le reste de la cité, avec ses millions d'ouvriers, en élirait un autre, sous contrôle étroit des "observateurs électoraux" dépêchés par la Junte... observateurs qui n'étaient autre que les soldats du camp militaire de Novolensk-Tchernoïe, qui, après avoir garanti le "bon déroulement" du suffrage dans les quartiers ouvriers, revinrent au camp pour élire leur propre député, conformément aux instructions des officiers.
La même chose se déroulait à Murasibirsk, où les régiments de la Garde Impériale avaient également droit à leur député, obtenu en rabotant la représentation des quartiers populaires de la capitale.
Par ces heureuses mesures, la Junte s’assurait de ce que la prochaine Douma serait conforme aux intérêts supérieurs de l’Empire et de l’Autocratie.
C'est ainsi que le prince Pojarski fût élu député de la circonscription militaire d’Oudmourt-Nikolaïevsk, où une distribution de wodka et de saucisse assortie de quelques harangues martiales lui permis d'obtenir l’unanimité des voix, moins celle d’un sous-lieutenant qui, pour une raison incompréhensible, s’était obstiné à voter pour un candidat indépendant proche du parti Kadet, et qui fût pour cette raison passé au knout et expulsé des rangs.
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