L'entreprise de Vladimir Igor Grozniak

En voyant la ville déserte, Vladimir Igor Grozniak voulut ouvrir une nouvelle petite entreprise, lié a l'édition de livres de tous genres : politique, philosophie, roman, biographie, économie ... Bref, de tout, pour redynamiser la ville et son économie. Mais pour cela, il devait avoir quelques contacts pour facilité l'ouverture de son entreprise, dans la presse comme dans l'imprimerie.
- Bon, cherchons des personnes de confiance pour m'aider dans mon projet. J'espère qu'il y en a par ici au moins.

Le prince Pojarski était certes exilé au fin fond de quelque montagneux khanat oriental, son journal, le prestigieux "Vigilant", restait une référence incontournable dans le paysage journalistique russlave, battant des records de vente, repoussant chaque jour plus loin les frontières de l'engagement au service de l'information. Rigueur journalistique, déontologie impeccable, information de qualité, style flamboyant et illustrations de pointe (la photographie avait succédé au daguerréotype), le Vigilant était LE journal russlave par excellence, sans aucun concurrent. Ni la Sentinelle, le journal des milieux libéraux, ni Égalité, celui des Rouges, ne pouvaient rivaliser avec l'éclatante popularité du Vigilant. C'était peut-être dû en partie - mais en partie seulement - au soutien massif que le régime impérial apportait au Vigilant.

Toujours en quête de nouveaux talents, le rédacteur-en-chef du Vigilant, le célèbre Priap K. Rioumine, entendit parler de cette nouvelle entreprise d'édition. Il s'empressa d'aller rendre visite au nouveau venu.

- Ah, un Russlave lettré ! Enfin ! Je croyais être le seul dans cette ville. Le bruit court dans les salons que vous voulez vous lancer dans l'édition... Pas de littérature merksiste, j’espère ? Ah Ah, dit Rioumine, faisant brusquement irruption dans les locaux que Grozniak venait d'acheter.

- Bonjour l'ami Russlave. Oui, je me lance dans l'édition. Mais ici, il peut y avoir de la littérature merksiste comme de la littérature conservatrice ou libéral. Du moins, c'est ma politique dans l'édition : le respect de chaque personne et de ses opinions et religion. Cela est dût à mon éducation assez spécial : un père conservateur et libéral-fasciste, proche du milieu patronal, et une mère progressiste et sociale-démocrate, proche du milieu prolétaire.

Vladimir se dit qu'il n'aurait pas dû parler de sa famille et de son éducation, au risque d'être pris pour un anti-monarchiste.

- Sinon, que voulez-vous savoir d'autres l'ami ?

Vladimir, heureux de voir que la ville est loin d'être morte, et qu'on lui demande de travailler pour un journal peu de temps après son arrivé.

- C'est avec plaisir que j'accepte votre proposition. Les frères Pankratov sont des éditeurs ? Au moins, il y aura un peu d'action et de concurrence dans les environ dit-il d'un grand sourire, lui qui veux monter en influence autant qu'en utilité dans ce pays.

- Figurez-vous que je vous prenez pour un ultra-conservateur et monarchiste. Mais je ne vous voyez pas comme un libéral. Comme quoi, l'habit ne fait pas le moine.

Vladimir sort sa pipe, puis commence à la bourrer de tabac.

- Da, vous avez surement entendu parler de Merkoul Ippolitovitch Pankratov, le célèbre érudit, désormais figure publique de premier plan. Eh bien son frère a la haute main sur l'édition d'ouvrages scientifiques. C'est un monopole à abattre.

Rioumine se frotta les mains de joie:

- Je me réjouis que nous puissions travailler ensemble ! Si vous faites attention où vous mettez les pieds, je suis sûr que vous vous imposerez dans le milieu des lettres russlaves, Vladimir Igorytch ! Le Vigilant attend vos contributions ! Je suis sûr qu'un homme de kulturtsya comme vous comprend la nécessité de se soumettre à certaines exigences éditoriales. Les nôtres sont simples: Si vous parvenez à éviter toute critique du régime (même la plus légère) dans vos écrits, vous connaitrez le succès et la reconnaissance des autorités.

- Etant nouveau dans ce pays, je ne peux me permettre de critiquer un gouvernement que je connais à peine. Dans quelques années, peut-être, surtout si j'ai du soutien en masse derrière moi dit-il en riant.

Il ralluma sa pipe éteinte, puis continue.

- Je me réjouis autant que vous pour se partenariat intéressant. Les monopoles peuvent être intéressants, sauf si nous ne sommes pas ce dit monopole. Mais j'ai bon nombres de projets pour l'avenir, donc l'édition et la presses ne seront pas mes seuls activités d'ici quelques temps.

- Monsieur Pojarski dit Vladimir en ratrappant l'homme. Certe, je suis un républicain. Mais si je dis que je suis libéral, c'est pour certaines idées du libéralisme politique, comme la liberté d'expression, de presse et de religion, et non le libéralisme économique. Mais je suis désolé de ne pas vous avoir prévenus, mais je craignais un peu d'être considéré comme un moins que rien, et d'être un ennemi dès mon arrivé. Mais je comprend votre réaction, et je la respect, autant que les libéraux ou vous. Bref, je ne vous considère pas comme un ennemi. A bientôt je l'espère.