Oukaze du Gouvernement

Mar 22 Mar 2011 - 22:27

Partout à travers la Transylvanie et la Valachie est placardé un communiqué qui a pour objet d'expliquer aux populations le sens de l'Oukaze qui sera bientôt pris:

Loyaux sujets du Tsar !

Dans Son immense sagesse, Sa Majesté le Tsar a jugé bon de joindre en un seul protectorat les peuples de Transylvanie et de Valachie, afin de simplifier l'administration de l'Empire et la protection des frontières occidentales, perpétuellement menacées par nos cruels ennemis Edoranais, et aussi car tel est Son bon plaisir, après tout.

Au jour de l'entrée en vigueur de l'Oukaze impériale, le nouveau protectorat prendra le nom de Transvalachie, et défense sera faite de mentionner publiquement les anciens noms. De même, les peuples jusqu'à présent distincts de Translyvanie et de Valachie ne formeront plus qu'un seul peuple, le peuple Transvalaque. La Cathodoxie sera également réputée religion de l'ensemble de la population.

Les meilleurs intellectuels et savants du pays sont dès à présent au travail afin de créer une langue, une culture et une histoire transvalaque, car telle est l'incommensurable bonté de Sa Majesté le Tsar.

Le Voïvode actuel de Transyvlanie, le Général Z. Ioudenitch, est nommé Voïvode du futur protectorat.

Tout acte hostile à cette réforme sera puni avec la plus grande rigueur.

Jeu 24 Mar 2011 - 15:35

Partout c'est la stupéfaction qui laisse rapidement place à la consternation.
Transylvaniens et valachiens unis dans un même protectorat, voilà une idée qui semblait bien saugrenue aux yeux de nombre des autochtones voir carrément criminelle pour d'autres.
Bien que cousins, parlant la même langue et issus de la même culture, les deux peuples se vouaient une haine féroce fruit d'une rivalité venant des temps ancestraux.
Faire cohabiter ces deux peuples n'allait pas être une mince affaire.
Pour le moment nul n'osait protester contre cette décision...

Jeu 24 Mar 2011 - 15:50

Informé de la décision, Lavrenti ne put s'empêcher d'esquisser un sourire malin.

- Camarades, nous avons beaucoup de chance. Cet Empereur n'est que simulacre et sa stupidité intellectuelle devrait nous permettre d'asseoir notre marche vers le pouvoir !

Il donna ensuite quelques ordres pour agiter la masse populaire du Protectorat.

Jeu 24 Mar 2011 - 16:52

Alors comme ça, les sujets du Tsar n'avaient pas l'élémentaire politesse d'approuver ses vastes plans géniaux ? La répression, organisée par le général Ioudenitch, un homme qui n'avait pas la réputation de faire dans la dentelle, fut à l'image de la Russlavie elle-même: brutale et contre-productive.

A Sibiou, où le conseil communal avait osé protesté, on pendit à un réverbère le maire, tandis que l'intégralité du corps professoral de la ville était déporté en Krimée, où ils furent laissé au bon vouloir du Khan, qui en fit des eunuques (on peut encore en voir un à Roulettenburg, c'est une attraction locale).

A Provsk, en Valachie, on fouetta publiquement une dizaine d'aristocrates et d'étudiants locaux.

A l'ancienne frontière entre la Transylvanie et la Valachie, les Valaques du village de Sarmigetutza avaient lynché des commerçants hébraïtes et brûlé le village transylvain qui se trouvait à quelques verstes.

En réaction, l'apocalypse s'abattit sur Sarmigetutza, en la personne du XIe régiment de cosaques "Princesse Sissi". Le premier jour, les reîtres du "Princesse Sissi" fusillèrent tous les hommes du village, avant d'entreprendre un grand viol collectif de toutes les femmes et filles du village. Le soir, un grand bal fut donné par l'Ataman Sipaïlo dans l'Eglise locale, transformé en bordel pour l'occasion. Le lendemain matin, les reliefs du bal furent brûlés dans l'Eglise en même temps que les amantes d'un soir de la soldatesque cosaque. Après avoir un peu coupé en morceaux ce qui bougeait encore dans le village (c'est-à-dire les vieillards et les enfants), les Cosaques quittèrent Sarmigetutza, avec la satisfaction du travail bien fait.

En quelques jours, la répression avait réussi le tour de force de dresser tout le monde contre l'autorité russlave. Mais celle-ci n'en avait cure, car elle avait la force, la pure force brute.

Jeu 24 Mar 2011 - 17:39

Sur le domaine Boulkaniov la situation était beaucoup plus paisible.
Le nouveau jeune maître, conscient de ses limites et de la complexité de la situation actuelle, avait décidé de faire profil bas.
Il fallait pour le moment courber l'échine en attendant patiemment son heure, tôt ou tard le vent tournerait...

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