De l'Intendance du Ministère du Travail

Le Grand-Duc pétrifié par les actes du début de la semaine, c'était quelque peu resaissit et avait donc décidé de retourner a Gornograd afin de régler les questions urgente du Gouvernement. Il arriva au cabinet et prit donc sa place habituelle.


Messieurs, nous devons par intérêt pour la population et l'État, trouver un successeur ou un Intendant par Intérim pour succéder au malheureux Szartyv. Avez-vous des suggestions?

Je crois que dans la meilleur Alternative, nous devrions mettre le Ministèere de l'Intérieur en charge de ce portefeuille. Peut-ëtre serait-il plus prudent aussi d'abolir cette fonction.

Monsieur Krasstchenko,

Nous devrions attendre le Premier Ministre qui est désormais parmi nous. Nous en saurons plus demain, attendons donc jusque là.

Cordialement

Vous avez parfaitement raison mon ami,

attendons donc,

Amicalement,

Enfin, dans la matinée, le Premier Ministre arriva au Palais Tchernilov.
Il avait passé la journée précédente et une bonne partie de la nuit à prendre connaissance des évenements des dernières semaines. Lors de son long périple dans les provinces occidentales, il n'avait eu accès qu'à des informations partielles.

Stepan Iossifovitch s'assit à la table ovale qui acceuillait les réunions du cabinet. Il décida d'entrer tout de suite dans le vif du sujet.

- Messieurs, la tempête a redoublé d'intensité durant mon absence. Les ennemis du Gouvernement ont frappé encore, assassinant l'un de nos membres, un homme bon que nous regrettons tous. Puisse Dieu acceuillir Sartyv en Sa Sainte Miséricorde. Mes pensées l'accompagnent.

Stepan ne s'attarda pas sur la mort du leader paysan. Il l'avait beaucoup apprécié de son vivant, mais maintenant il était mort, et donc n'avait plus aucune utilité. Dans l'esprit pragmatique de Stepan, une prière marmonnée et vite expédiée tenait lieu d'oraison funèbre.
Après avoir allumé une cigarette, il repris:

- ... Mais, dans cette tempête, le Gouvernement a tenu bon. La démocratie a remporté une nouvelle victoire dans le bras de fer qui l'oppose à la barbarie. Vous, messieurs, avez tenu bon à la barre dans la tempête.

Stepan passa pudiquement sous silence la fuite de Kraschenko. Inutile de blâmer qui que ce soit.
Stepan sourit intérieurement. Il pensait à toute la propagande kadette qui dénonçait les Républicains comme des éternels opposants, incapables de gouverner.
L'activité énergique de Godinnik démentait de belle manière cette argumentation.

- Concernant précisément les compétences du Ministère des Affaires Sociales et du Travail, je suggère de les placer sous la tutelle du Ministre de l'Intérieur.
Il ne s'agit pas de fusionner les deux compétences, mais que le Ministre exerce une autorité de direction sur les fonctionnaires des Affaires Sociales. C'est une solution provisoire, évidemment.

L'autre point qui me cause du souci c'est celui de l'armée. Nous devons asseoir l'autorité du Gouvernement sur l'armée une bonne fois pour toutes ! Cette cour martiale, Kassian Pavlovitch, doit faire un exemple !

Stepan frappea du poing sur la table. En bon KD issu de la bourgeoisie citadine libérale, il se méfiait grandement des généraux, et craignait par dessus tout un putch militaire.

Godinnik, étonné de ce qu'il venait d'entendre et du regard amical de Maï-Maïevski, prit la parole:

- Monsieur le Premier Ministre, c'est avec honneur que je prends, en tant que Ministre de l'Intérieur et de la Justice, cette fonction d'autorité de Tutelle sur le Ministère des Affaires Sociales et du Travail... Szartyv y a fait un bon travail, il faut que cela continue!

Pause

- Bien entendu, il ne s'agit que d'une solution temporaire qui devra cesser dès qu'un Ministre pourra être nommé, la charge étant conséquente. Mieux vaux ne pas bâcler, or c'est le risque en agrégeant des Ministères...