Grands Salons de Réception

La reception du Premier Ministre du Bélondor fut particuliérement soignée avec un menu extraordinaire

Deux salles de banquet de cent six couverts selon un protocole bien précis furent ouvertes. La salle de gauche, ornée d'écussons aux armes impériales russlaves et aux initiales de la monarchie belondore, est tendue de soieries jaune et or sur lesquelles se détachent les tapisseries d'après Paul Baudryevitpoff ; elle est destinée au Tsar et au
Premier Ministre.

Le hall de droite, sobrement tendu de soieries jaunes et vertes est réservé aux officiers des suites belondore et russlaves, aux chefs de cabinet qui accompagnent le Président de la Douma et aux ministres.


Le déjeuner commence à 14 heures 45. L'Empereur, l'Impératrice et le Premier Ministre prennent place sur le même rang, au centre de la table d'honneur. L'Impératrice douairiére ( grand mere de notre empereur) a à sa droite l'Empereur; le Premier Ministre se trouve à sa gauche.

A la droite du Tsar, le Ministre des Affaires étrangéres; les proches de la famille impériale, comme la princesse Orbéliani, Mme Narischkine, le général Sakharov .

Le président de la Douma est assis en face du souverain et du président du Conseil Belondor.

Durant tout le repas, le Tsar s'est entretenu avec Mr de Varsalance "de la manière la plus amicale. La conversation a porté sur les questions qui se rattachent aux progrès de la marine de guerre".

La presse russlave a bien souligné la portée de cet entretien.

Le journal le Vigilent le considère "comme très important au double point de vue de la politique extérieure et intérieure belondor; Novoïe Vremia ( édition Dunav) estime que"les solennités actuelles permettent au Belondor et à la Russlavie d'atteindre avec succès des buts encore plus grands".

Alors que la réception arrivait à sa fin, le Ministre des Affaires Etrangères s'entretint avec le chef du Gouvernement belondaure et le Tsar:

- Entrons maintenant dans le vif du sujet, si vous le permettez. Que propose le Belondor à la Russlavie ?

Le Premier Consul, ravit de ce somptueux accueil, avait tenu une conversation assez intéressante avec le Tsar sur les progrès scientifiques dans l'armée marine. Il fallait dire qu'il aurait préférer un thème plus intellectuel mais bon, il avait pu apprendre des faits très intéressants sur ce domaine.

A la fin du repas, il lui fut enfin posée la grande question de sa venue. Souriant il répondit à ceci au Ministre des Affaires Etrangère.

«Le Belondor, comme vous savez est entra de passer un moment assez délicat que ceci soit au plan économique que politique. C’est pour ceci que notre gouvernement pense qu’il est temps d’agir vraiment et mettre les choses clairement sur la table comme par exemple les longues et fructueuses relations entre le Belondor et la Russlavie. Ceci introduit donc que nous songeons très fortement qu’une alliance commerciale et politique est inévitable pour le futur entre nos deux nations car nous partageons finalement les même intérêts.»

Le Ministre des Affaires Etrangères reçut un court billet des mains du chef du Protocole qui l'empêcha de répondre directement. Il était écrit:

Des grevistes paralysent la Tsarevitch Prospekt. Le convoi officiel empruntera un léger détour. Le nécéssaire sera fait pour éviter tout embarras.

Serafim Vissarionovitch Radzienko, commissaire du 2e district

Sans paraitre le moins du monde perturbé, Stepan se tourna vers son interlocuteur belondaure:
- Nous sommes sur la même longueur d'onde ! Le Gouvernement est vivement intéréssé par une alliance solide avec le Belondor, et je ne crois pas m'avancer en disant que c'est également le plus cher souhait de Votre Majesté Impériale - dit il en s'adressant d'un ton déférent au Tsar Alexandre - .
Concernant une éventuelle alliance économique, il me semble qu'elle devrait consister en l'ouverture totale de nos frontières et la libre circulation des biens et des services entre nos deux pays.
Concernant le volet politique de notre alliance, que proposez vous ? Nous pourrions passer du traité actuel à un vrai traité d'amitié, emportant, pourquoi pas, une alliance militaire ?