Au siège du Parti Constitutionnel Démocrate...

Quand tu parle de mes desseins séditieux tu veux surement parler de mon envie de renverser le Tsar.

Puis changeant de sujet.

De combien d'homme disposes-tu dans Gornograd ?

Aprés... Aprés...

Il réfléchit quelques secondes.

Après et bien je prendrais le pouvoir en formant un Gouvernement Provisoire qui aura pour but de mettre fin au trouble et d'organiser l'éléction d'une assemblée. Qui aura pour but de statuer sur de nouvelle institution pour notre pays.

Il chuchota à Stepan si bas qu'il n'était que les deux a pouvoir entandre.

Le Tsar,

Il se passa le doigt sous la gorge.

Couic...

Stepan hausse un sourcil, regarde Romanovsky pour voir s'il ne bluffe pas.
Après un long silence pesant, il dit:

- Nikolaï Alexandreievitch... Tu n'as pas froid aux yeux.

Stepan soupire, conscient qu'il doit prendre une décision:

- Bien, ce n'est pas une décision facile à prendre, mais tu pourras compter sur la neutralité bienveillante de mes services. Je ne sais pas si la police ralliera ton coup d'Etat, mais je pourrais au moins m'assurer qu'elle reste passive. Mais avant de lancer ta combine, il est impératif d'avoir la participation de Utchenko et Loughinine.

Stepan ne parle plus d'avantage de la solution que Romanovsky réserve au Tsar. Mai-Maievski a bien l'intention de faire fuir le Souverain déchu dès les premiers instants du pustch. La fin de la monarchie, d'accord, mais l'éxécution du Tzar, Oint du Seigneur, ça jamais !
Mai-Maievski l'enverra en exil, et ainsi il aura satisfait sa conscience tout en rassasiant sa soif de pouvoir.

...Mais le doute continue de le ronger. Doit il trahir la Monarchie ? N'y a t il pas moyen de sauver le trône tout en conciliant les nouvelles forces démocratiques et le mouvement sécessioniste ?
Et cet homme, Romanovsky, comment peut il trahir un souverain qui l'a fait Duc ? Romanovsky, Godinnik, Krasstchenko...Par quel mystère les hommes qui sont anoblis et élevés par le souverain sont ils les premiers à le trahir ?

Koutaissov, qui était sorti, revint avec une nouvelle surprenante:

- Maréchal Romanovsky, l'état d'alerte a été promulgué. La police a reçu l'ordre de vous arrêter... Il n'y a aucune chance que cet ordre aboutisse, puisque nous contrôlons la police... Par contre, votre famille a été arrêtée.

Dans la journée qui suivit la publication de l'appel aux factions parlementaires rien de notable se passa. La presse d'opinion s'extasiait sur les issues possibles en insistant parfois un peu par sensationnalisme.

Des rumeurs laissaient entendre que les échanges allaient bon train au PIR qui s'empêtrait chaque jour un peu plus dans les combats d'influence menés par ses tendances en interne. Rien ne pouvait être déduit des issues possibles.

Puis les "démocrates" publièrent leur communiqué, lapidaire.

Le Bureau exécutif du parti prit acte des demandes du collectif de députés.

"C'est un programme merksisant Alexei, on ne peut pas soutenir cela..." pérorait le trésorier du parti, un professeur d'université qui survolait, dépité, le communiqué de Menchikov.

Alexei Karénine était également déçu de la tournure des choses. La possibilité qu'une majorité de députés réellement démocrates aurait pu émerger de cette liste était intéressante et aurait pu constituer une situation inédite en Russlavie. Il lut les noms des signataires et appela le directeur de cabinet du parti.

Karénine : Youri, je ne vois que quinze signataires à ce communiqué. Mais le groupe indépendant comporte bien vingt membres non ?

Youri Martinov : Effectivement, 20 députés répartis dans tout le pays.

Karénine : Trouve moi les noms des cinq députés restants et les moyens de les contacter. Autant savoir pourquoi ils prennent le risque de rester seuls. Au mieux on récupère des députés dans le groupe, sinon on ne perds rien.

Martinov : Dans le meilleur des cas nous ne serions qu'a 45 voix.

Karénine : N'anticipons rien. Trouve les et contactes les, on va discuter.

Martinov approuva et grifonna nerveusement sur son calepin.

Karénine : Pour ce qui est des quinze autres, il n'y a malheureusement rien à leur répondre. M'enfin peut être que tout cela ne fait que mettre en avant la seule vraie solutions...

Martinov : Un gouvernement d'union nationale PCD-PIR ?

Karénine : C'est la meilleure chose pour tout le monde. Le PIR montrera sa capacité a traverser une grave crise interne. Chacun fera en sorte d'avoir le meilleur bilan possible pour pouvoir être en mesure de former une majorité seul. Politiquement et sur le papier, c'est la formule la plus parfaite au vu des circonstances. Et le PCD est serait l'artisan principal.

Martinov : Et Menchikov dans tout ça ?

Karénine : S'il avait été un peu plus mesuré et modéré, il entrait au gouvernement dès ce soir et la Russlavie aurait connu son gouvernement le plus progressiste de son histoire récente. Lui et ses députés ont fait un choix. Maintenant, attendons de voir ce que vont dire les dirigeants du PIR.

Le président du PCD prit connaissance des informations remontées par le réseau du parti. Il fit transmettre ses remerciements aux informateurs pour leur rapidité et la précision des informations transmises.

En effet, les fiches que lui a remise Martinov dans la journée laissait entrevoir des possibilités intéressantes.

Le directeur de cabinet et le vice-président du parti étaient également présents dans le bureau de Karénine alors qu'il lisait les documents.

Karénine : Menchikov n'a manifestement pas la main sur tout ces députés, il y a parmi ces élus dissidents des profils qui pourraient être approchés.

Martinov : Les républicains ont tout pour nous rejoindre si ce n'est le fait qu'ils soient républicains.

Karénine : Le PCD se donne pour objectif de faire de la Russlavie une monarchie parlementaire et constitutionnelle fonctionnelle. La nouvelle constitution permet cette mutation. Approchons les républicains en premier.

Alexei se tourna vers le vice-président du parti

Karénine : Josef Kaganovitch, nous aurons besoin de toi.

Josef Kaganovitch Poltchak avait rejoint le Bureau Exécutif en même temps que Karénine. Ancien militant républicain, il avait rejoint le PCD après la tentative de putsch du traitre Klausburgki. Médecin de profession, il est un politicien discret et diplomate qui a longuement travaillé auprès de Karénine pour les discussions et les négociations diverses.

Poltchak : J'irai les voir, je les ferai inviter à diner a mon club, ils viennent de recevoir une pleine cargaison d'alcools du sud, nous devrions passer une bonne soirée.

Karénine : Fais ce qu'il faut, pas de zèle. Nous avons besoin d'alliés. Ramène les au parti si tu peux ou créons un statut d'apparenté. Repère pami eux un profil qui pourrait intégrer le gouvernement.

Poltchak : On vends déjà les places ? C'est un peu prématuré non ?

Karénine : Je ne te demande pas de promettre ce genre de chose, juste de garder l'oeil ouvert. Dans tous les cas, le prochain gouvernement sera un gouvernement de coalition. On devra mettre les bonnes personnes aux bonnes places mais aussi repérer les ambitieux et parier sur les meilleurs pour stabiliser la majorité. Et ce travail doit commencer dès maintenant.

Ensuite, nous irons voir le libéral de Transvalachie et nous aviserons avec les autres selon le temps qu'il nous restera.

Martinov et Poltchak approuvèrent puis se levèrent. Poltchak prit une copie des fiches d'informations avec les coordonnées des députés républicains.


Le directeur de cabinet du président et le vice-président du parti quittèrent le bureau de Karénine pour faire taper plusieurs lettres à l'intention des trois députés républicains élus sur la liste indépendante. Ceux ci étaient invité au Club universitaire de Murasibirsk qui réunissaient les anciens et éminents étudiants de l'université. Le club était connu pour avoir des sources d'approvisionnement inépuisables et offrait a ses membres l'une des meilleures tables de la capitale.