Quelle est l’autorité qui détient le plus de légitimité dans le Kaukaze ?
- Kassian P. Loughinine
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Date d'inscription : 24/05/2008
N°6, 9 II 1910
Mar 9 Fév 2010 - 19:34
LE CORRESPONDANT DE SOMORKONDE
Le Kaukaze aux mains des Jatonnais !
Le Kaukaze aux mains des Jatonnais !
« Longue vie aux Jatonnais ! » Le cri extasié de tout un peuple retentit dans Somorkonde-la-Vieille, consacrée capitale de la jeune République kaukazienne, Etat fort, indépendant, démocratique et protégé par son généreux mécène, le Jaton.
La terrible période de chaos dans laquelle révolutions et guerres civiles avaient précipité la province du Kaukaze est définitivement achevée, laissant place à une ère de prospérité et de paix, comme le promet le gouvernement provisoire de la République, le comité « Paix et Prospérité Célestes ». Avec à sa tête notre compétent Premier Ministre, Son Excellence Radekocholoboum Boumboumtalek, un enfant de nos régions, ancien berger de chèvres des Monts Tcherkesses, ce cabinet, composé d’éminentes personnalités républicaines locales et renforcé par des éléments jatonnais, se propose d’entériner l’indépendance du Kaukaze.
Les honnêtes citoyens kaukaziens en avaient assez, en effet, des pillages et exactions commis par leurs hôtes belliqueux. Les quelques milliers de colons russlaves et les diverses garnisons de la province s’étaient divisés lors du coup d’Etat de Romanovsky, survenu en Métropole le 20 avril 1909, provoquant plusieurs affrontement fratricides à Somorkonde. Le vieillissant gouverneur, le général Ivanov –celui-là même qui voulut faire pendre Loughinine en 1908 -, démissionna solennellement lorsque la nouvelle de l’assassinat d’Alexandre III atteignit nos régions, donnant le coup d’envoi d’une véritable guerre civile. Dans un premier temps, un mouvement rural rassemblant les petits propriétaires russlaves, soutenus par des gardes rouges dépêchés de Novolensk, semblait devoir dominer la scène. Le 14 juin 1909, Somorkonde tomba aux mains des cosaques rouges du colonel Dezrodnov, qui y instaura un régime de terreur et fit fusiller tous les propriétaires. Mais la situation se renversa rapidement au profit des tsaristes avec l’arrivée dans le Kaukaze d’une armée blanche envoyée par Polchak. Le 3 juillet 1909, Somorkonde fut capturée par les cosaques blancs du colonel Bezborodko, qui y instaura un régime de terreur et fit fusiller tous les syndicalistes. La clique blanche réussit à conserver la capitale, mais la province passa aux mains d’une clique de trudoviki mi-paysans mi-brigands alors que le chemin de fer transkaukazien restait fermement sous le contrôle de milices merksistes. Entre août et novembre, visiblement abandonnée par Gornograd, la province se déchira encore davantage avec l’apparition de nouveaux acteurs, dont les Tcherkesses et d’autres peuplades locales. En décembre, enfin, la situation se retourna contre les factions russlaves : dans les campagnes, une insurrection tcherkesse massacra les derniers trudoviks ; un régiment de palonais, apparu d’on ne sait où s’empara du Transkaukazien ; et à Somorkonde, les Kalmouks défièrent la garnison blanche en organisant un vaste pogrom.
Le 7 février 1910, avisant les décès simultanés des colonels Bezborodko et Dezrodnov (l’un enivré jusqu’à ce que mort s’ensuive et l’autre emporté par une avalanche dans les monts kaukaziens), le consul du Jaton à Somorkonde, Son Excellence Mōchimōchi Naganō, dans un esprit philanthropique, ordonna par voie télégraphique l’exécution du « plan 841 ». La puissante flotte jatonnaise – qui, apparemment, s’était déjà emparé en secret et par surprise des ports kaukaziens – débarqua un corps expéditionnaire. Celui-ci, mené d’une main de maître par le général Takōchibudō Niakōchagōdō, s’empara du Transkaukazien dans sa totalité en deux jours, arrivant à Somorkonde le 9 février pour installer le gouvernement provisoire du comité « Paix et Prospérité Célestes » et protéger la communauté jatonnaise de la ville.
Sous l’aile de ce militaire d’expérience, la jeune République kaukazienne peut espérer contrôler complètement son territoire national d’ici quelques semaines seulement. Trois régiments de cavalerie jatonnais sont en train d’être acheminés vers Somorkonde par voie ferrée.
Ahmafet Khan
Disparition subite de la rédaction du Correspondant
Un avis des autorités militaires jatonnaises réclame la dénonciation des membres de l'Association Agraire du Kaukaze, coupables de russlavisme, de plusieurs meurtres et viols dans la province durant le règne abjecte de la "civilisation slave". Une récompense de 1'000 yens est accordée pour une dénonciation menant à une arrestation.
Gadoku Chibudakodogo, nouveau rédacteur en chef
- Kassian P. Loughinine
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Re: N°6, 9 II 1910
Mar 9 Fév 2010 - 19:41
Mōchimōchi Naganō, le consul jatonnais à Somorkonde
Takōchibudō Niakōchagōdō, commandant en chef de la « mission diplomatique »
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