- Iraklion Menchikov
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Date d'inscription : 28/06/2010
Lettre ouverte d'un démocrate au peuple
Mer 27 Oct 2010 - 14:48
Le 27 octobre 1910
Lettre ouverte d’un démocrate au peuple;
Sombres sont les jours qui s’annoncent, et sinistres les nuages qui s’amoncellent au dessus de notre malheureuse Patrie, la Russlavie !
Saignée à blanc par la guerre civile, lassée d’une république impuissante et asservie aux intérêts maréchalistes, notre Mère-Patrie gît, abandonnée de ses enfants, moribonde et larmoyante, alors qu’un odieux satrape sanguinaire et syphilitique profane son corps auguste et maternel, à la vue de tous.
Quelle obscurité a frappé vos yeux, vous, mes concitoyens, pour que vous abandonniez votre Mère aux griffes sanglantes et aux appétits libidineux d’un vieillard cacochyme ?
Tout le temps que vécu la république, vous avez dédaigné et conspué Viktor Medjelev, un démocrate courageux et réformateur. Est-ce folie ou stupidité ?
Alors que, dans les dernières heures crépusculaires de la démocratie, une société d’hommes courageux, j’ai nommé le Directoire, tentait de sauver la Nation, vous dormiez, abrutis d’inconscience, indifférents aux ultimes efforts désespérés des démocrates pour vous sauver de la réaction sanglante. Est-ce folie ou stupidité ?
Et quand un maréchal d’opérette à la solde de la ploutocratie, faux républicain et vrai tyranneau, concoctait une douma de café-théâtre pour couronner ses ambitions criminelles, pas davantage vous ne vous levâtes contre l’inacceptable, que dis-je, l’intolérable. Est-ce folie ou stupidité ?
Et quand furent détrompés ceux qui pensaient que le fond de l’ignominie était atteint, quand le coup de force du Maréchal s’effaça devant la plus sordide, la plus abjecte, la plus odieuse entreprise qu’on pu imaginer : la restauration de l’ancien régime sous la houlette d’un criminel de guerre, le « boucher de la Révolution », surnom dont lui-même se fait une gloire, un criminel de guerre, disais-je, doublé d’un traître invétéré et d’un exploiteur esclavagiste sans scrupules, toujours aussi absent fut le peuple pour qui tant de démocrates sacrifièrent leur vie et leurs biens. Est-ce folie ou stupidité ?
Aujourd’hui, l’ignominie est consommée. Le Grand-duc Krasschenko a liquidé l’héritage de mars 1907 et d’avril 1909. L’ancien régime est de retour. Dans quelques semaines sans doute, la monarchie fera officiellement son grand retour. Les maigres acquis sociaux seront liquidés, la démocratie abolie, l’Eglise et les nobles récupèreront leurs terres, et la presse sera assassinée par la chiourme cruelle de la censure.
Mais le peuple ne sera jamais vaincu. Dans un an, dans dix ans, dans cent ans peut-être, à nouveau la conscience du peuple s’éveillera, et le knout ne parviendra plus à brimer les justes et légitimes élans des masses vers la démocratie, alors de nouveaux tribuns s’élèveront, fidèles aux mânes héroïques de Davidovitch, Salekine, Godinnik, Medjelev, et l’écho terrible de leurs voix ébranlera la monarchie : les Krasschenko, les Pojarski et les Samsonov quitteront nos rivages pour ne plus jamais y revenir, les Romanovsky et les Gornostaï se soumettront au pouvoir du peuple souverain, et la République renaîtra de ses cendres, tel le phœnix antique.
Lettre ouverte d’un démocrate au peuple;
Sombres sont les jours qui s’annoncent, et sinistres les nuages qui s’amoncellent au dessus de notre malheureuse Patrie, la Russlavie !
Saignée à blanc par la guerre civile, lassée d’une république impuissante et asservie aux intérêts maréchalistes, notre Mère-Patrie gît, abandonnée de ses enfants, moribonde et larmoyante, alors qu’un odieux satrape sanguinaire et syphilitique profane son corps auguste et maternel, à la vue de tous.
Quelle obscurité a frappé vos yeux, vous, mes concitoyens, pour que vous abandonniez votre Mère aux griffes sanglantes et aux appétits libidineux d’un vieillard cacochyme ?
Tout le temps que vécu la république, vous avez dédaigné et conspué Viktor Medjelev, un démocrate courageux et réformateur. Est-ce folie ou stupidité ?
Alors que, dans les dernières heures crépusculaires de la démocratie, une société d’hommes courageux, j’ai nommé le Directoire, tentait de sauver la Nation, vous dormiez, abrutis d’inconscience, indifférents aux ultimes efforts désespérés des démocrates pour vous sauver de la réaction sanglante. Est-ce folie ou stupidité ?
Et quand un maréchal d’opérette à la solde de la ploutocratie, faux républicain et vrai tyranneau, concoctait une douma de café-théâtre pour couronner ses ambitions criminelles, pas davantage vous ne vous levâtes contre l’inacceptable, que dis-je, l’intolérable. Est-ce folie ou stupidité ?
Et quand furent détrompés ceux qui pensaient que le fond de l’ignominie était atteint, quand le coup de force du Maréchal s’effaça devant la plus sordide, la plus abjecte, la plus odieuse entreprise qu’on pu imaginer : la restauration de l’ancien régime sous la houlette d’un criminel de guerre, le « boucher de la Révolution », surnom dont lui-même se fait une gloire, un criminel de guerre, disais-je, doublé d’un traître invétéré et d’un exploiteur esclavagiste sans scrupules, toujours aussi absent fut le peuple pour qui tant de démocrates sacrifièrent leur vie et leurs biens. Est-ce folie ou stupidité ?
Aujourd’hui, l’ignominie est consommée. Le Grand-duc Krasschenko a liquidé l’héritage de mars 1907 et d’avril 1909. L’ancien régime est de retour. Dans quelques semaines sans doute, la monarchie fera officiellement son grand retour. Les maigres acquis sociaux seront liquidés, la démocratie abolie, l’Eglise et les nobles récupèreront leurs terres, et la presse sera assassinée par la chiourme cruelle de la censure.
Mais le peuple ne sera jamais vaincu. Dans un an, dans dix ans, dans cent ans peut-être, à nouveau la conscience du peuple s’éveillera, et le knout ne parviendra plus à brimer les justes et légitimes élans des masses vers la démocratie, alors de nouveaux tribuns s’élèveront, fidèles aux mânes héroïques de Davidovitch, Salekine, Godinnik, Medjelev, et l’écho terrible de leurs voix ébranlera la monarchie : les Krasschenko, les Pojarski et les Samsonov quitteront nos rivages pour ne plus jamais y revenir, les Romanovsky et les Gornostaï se soumettront au pouvoir du peuple souverain, et la République renaîtra de ses cendres, tel le phœnix antique.
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