Port-Banane

J'aimerais vous proposez d'ajouter Port-Banane à cette carte. On pourra ainsi vraiment interagir autour de ça. Mais il me faut des précisions géographiques. J'ai compris que c'était une île.  

Non, je ne recherche pas une jolie micronation africaine où tout va bien et où tout le monde est gentil. Ce qui me connaissent le savent : j'ai un faible pour les personnages controversés, qui ne s'épanouissent que dans des pays-marécages.

Mon idée : la première "Negerrepublik" du Micromonde, calquée simultanément sur Haïti et le Libéria. Bref, une république bananière (au premier sens du terme, càd un régime politique qui survit grâce à une économie uniquement rurale, basée sur la culture de la banane et le travail forcé), une élite politique "civilisée", totalement minoritaire, qui asservit le reste de la population, des noms pittoresques (Philémon Toussaint, Isidore Pentecôte, Hippolyte Fête-Dieu), le vaudou qui se mêle à la politique, une instabilité encouragée par l'ancien pays colonisateur (réel ou imaginé), etc.

Ah, la petite République de Port-Banane !

C’est un pays sublime, en vérité !

Sa terre est fertile, ses collines riches en minerais et ses eaux poissonneuses. Dans ses denses forêts, vierges de toute exploitation industrielle, le miel coule à flot, de même que le caoutchouc. Les fleuves, où s’abreuvent quotidiennement des hordes entières d’animaux comestibles, y charrient de l’or et de l’ambre. Dans ses montagnes, le cobalt abonde et il suffit de se baisser pour ramasser des rubis et des diamants. On y cultive de tout et avec beaucoup de succès. L’élevage, également, y fleurit sans peine. La main-d’œuvre, enfin, y est nombreuse et docile.

Mais ne vous fiez pas aux apparences, chers touristes ! Port-Banane n’est plus le paradis d’esclaves libérés qu’il fut au XIXème siècle. Ou plutôt : il l’est encore.

Jadis décrite comme le joyau de l’humanisme et de la philanthropie micromondiale, la petite république végète aujourd’hui dans un état rétrograde et particulièrement instable. Réduit à une étroite bande côtière, le pays s’organise autour d’immenses plantations de bananes, elles-mêmes centrées sur Port-Banane et Macaqueville, seuls agglomérations dignes de ce nom.

La population atteint avec peine le million d’habitants et est officiellement divisée en trois parties : Civilized (les descendants des anciens esclaves libérés, au nombre de trente mille, qui gouvernent et possèdent le pays), Forced Labour (la masse des esclaves qui font fonctionner l’économie bananière) et Bushmen (les sauvages qui échappent plus ou moins au système d’exploitation et qui se regroupent en deux tribus ennemies, les N’Gouloulés et les Nyalélés).

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La répartition sociale du million d'habitants de Port-Banane

Secouée par des révoltes d’esclaves, des guerres indigènes et les intrigues d’une classe dirigeante hermétique et corrompue, la petite république se trouve aussi face à des problèmes écologiques : le sol est épuisé par la culture intensive, la forêt a disparu en grande partie et le grand fleuve du pays, le Río Negro, est en passe d’être complètement ensablé en raison du naufrage du seul bâtiment de la marine nationale, un destroyer avarié, qui en a bloqué l’embouchure. Le port de Macaqueville connaît des problèmes similaires à cause du sabordage d’un cargo de bananes lors de la fameuse Grève des Porteurs, qui provoqua un incident diplomatique et l’intervention d’une puissance étrangère intéressée par le jardinage et ses fruits.

Mais malgré les troubles sociaux, c’est encore et toujours l’élite « civilisée » du pays qui est la seule présente sur le parquet politique. Cette élite n’est d’ailleurs pas si homogène que cela et se divise en une vingtaine de partis et mouvements politiques. Les intrigues et les empoisonnements sont très fréquents à Port-Banane, à la grande satisfaction du journal principal de la capitale bananière, Le Planteur Nègre, qui se plaît à narrer les histoires les plus lugubres. C’est ce même journal qui a dévoilé au large public (le 5% de la population qui sait lire), la fameuse Affaire des Bananes, un complot incluant les élites du pays et les puissances étrangères visant à transformer le petit pays en vaste plantation bananière ! En témoignent ces statistiques qui ne mentent pas !

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La répartition de la production agraire nationale en tonnes pour les années 1907 et 1909

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La répartition de la production agraire nationale en tonnes pour l'année 1909 selon le type de plantation

Alors, qu'en pensez-vous? Préparez-vous à plonger dans un monde politique régi par la banane et le vaudou ! ;-)

Elle pourrait avoir sa place entre la Quetzagonie et le Zanziland.

Feodor V. Pojarski a écrit:Cours d'eau:
Le Rio Negro