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Alexeï Karenine
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L'Opération Maskirovka Empty L'Opération Maskirovka

Lun 17 Avr 2017 - 21:46
Chapitre 1 : Le Cercle Murasov

C’est dans la demeure cossue du général Treskow que se réunissent pour la troisième fois depuis une semaine les membres du Cercle de Murasov. Club d’officiers libéraux mais néanmoins favorables au Tsar, le Cercle était plus un cercle d’influence ou des notables échangeaient sur leur vision du Micromonde et du pays.

L’augmentation du nombre des réunions convoquées à l’initiative du vieux général avaient pour sujet le putsch légal mené par le prince Klausburgski. Les menées conservatrices et relevant de la politique politicienne alimentait au mieux les discussions du Cercle. Mais le putsch de ces derniers jours ont dangereusement rapproché du trône un prince étranger. Ce dernier n’ayant rien trouvé de mieux a faire que de mener une guerre d’extermination dans l’Orient initiée par un de ses vieux amis laissaient de nombreux cadres de l’armée dans l’expectative.

La discussion était agitée.

Plusieurs officiers étaient présents, des hommes travaillant au commandement de l’armée, dans la maison militaire du Tsar ou encore à la gendarmerie impériale. Tous attendaient l’arrivée du général Treskow qui se fit annoncer un peu plus tard dans la soirée, arrivant avec un invité inconnu. Le général salua ses invités et alla se servir un verre de vodka pour lui et son accompagnateur.


Gordolov : On ne doit pas laisser faire Klausburgski ! Ce chien zollernois s’empare du pays après que sa famille se soit déjà emparée d’Edoran ! Il massacre l’Orient et après ?! Nous devons agir !

Olbrine : Il contrôle une grande partie de l’armée et a les intérêts financiers avec lui depuis la nationalisation du secteur énergétique. Et il montre clairement qu’il ne recule devant rien en attaquant Livadia. Nous devons agir sans doute, mais nous ne pouvons pas nous jeter dans la gueule du loup !

Gordolov : Mais nous y sommes déjà Boris Ivanovitch ! Pourquoi crois-tu qu’il soit partie avec l’armée dans le nord après avoir pris le pouvoir ici ?! Il veut s’emparer du trône, rien de moins ! Et quand cela sera fait la Douma disparaitra, tout comme nous ! Nous devons agir !

D’autres convives prirent la parole, d’autres opinaient du chef en entendant les paroles exaltées de Pavel Grigorovitch Gordolov.

Gordolov fait partie du petit groupe de civils présents dans le Cercle. Il a travaillé dans plusieurs cabinets ministériels et il dirige actuellement le cabinet du gouverneur de la Murasovie. Opposant de longue date à Klausburgski, il était favorable à une solution radicale, envisageant même le meurtre à mot couvert. Le général Olbrine est quant à lui chef des opérations à l’état major général, plus modéré il était conscient de l’importance de mettre Klausburgski hors circuit sans utiliser de méthode violente.

« Il faut agir maintenant, alors que Klausbourg est dans le nord, c’est l’occasion rêvée. »

L’invité du général avait pris la parole, Olbrine était interrompu avant même qu’il put répondre a Gordolov. Treskow prit alors la parole :

Treskow : Messieurs, je vous présente le colonel Alexei Arkadeievitch Karénine, le colonel revient d’une mission comme conseiller militaire en Transavalachie et il semble avoir des idées… très carrée sur le traitement de la crise politique actuelle.

Olbrine : Et qu’allons nous avoir cette fois ci ? Une nouvelle révolution ?

Le colonel Karénine but d’un trait le verre de vodka que lui tendait Treskow avant de répondre à Olbrine :

Karénine : Mon général, la place est libre. Et j’ai quelques idées.

Gordolov : Je vous en prie colonel, expliquez nous, prenez un siège.


Et Karénine expliqua. L’exposé dura une trentaine de minute durant lesquelles le colonel fit tourner plusieurs documents, notamment issus du commandement de la gendarmerie impériale. A la fin, Karénine observa l’assistance silencieuse, pendant que ce dernier allumait nerveusement une cigarette.

Olbrine : C’est… ambitieux mais brillant.

Gordolov : Je pourrais m’en contenter, l’objectif est réaliste.

Karénine : Merci messieurs, pour cela, il nous faut remettre à jour l’opération Maskirovka.

Olbrine : Tout à fait… vous semblez avoir tout préparé. Quand est ce que nous entrons en action ?

Karénine : Zoller attends son heure depuis des jours, peut être pourrions nous lui donner ce qu’il attend dès ce soir ?
Alexeï Karenine
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L'Opération Maskirovka Empty Re: L'Opération Maskirovka

Lun 17 Avr 2017 - 21:55
Chapitre 2 : Le capitaine Zoller

Dans la zone de triage de la gare centrale de Murasibirsk, un homme rodait. La soirée était déjà bien avancée et les cheminots comme les ouvriers avaient déjà déserté ce coté de la gare depuis un moment.

Wilhelm Zoller marchait entre deux voies, la main sur son pistolet qu’il gardait dans sa veste de laine épaisse. L’ancien capitaine de chasseurs émigré en Russlavie avait rejoint la Fraternité des Justes de Kain, une organisation ultraréactionnaire de droite. Ancien ligueur, il avait pu fuir le Zollernberg après l’échec de la Révolution Zollernoise. Il restait attaché à l’idée de construire une nation forte dominée par une caste issue du peuple sans s’abâtardir dans le merksisme luninisme.

Alors qu’il marchait sur le ballast, Zoller entendit un bruit. Sortant son pistolet il se plaqua contre un wagon de marchandises.


« Foudre ? » fit une voix

Zoller : Tonnerre !

Une ombre sortit de l’espace entre deux wagons, un gros sac de toile à la main et vint à la rencontre de Zoller.

Inconnu : Bonsoir Wilhel…

Zoller : Tais-toi ! Tu ne veux pas non plus dire ce que je vais faire avec ce que tu m’apportes ?!

Inconnu : Désolé… J’ai finalement réussi à t’avoir ce que tu voulais. On a eu une livraison à l’arsenal de Saint-Wladimir, j’ai pu subtiliser dix kilos d’explosif. J’ai fait passer ça sur une erreur de bordereau, mais je ne pourrais pas en récupérer plus.

Zöllner : Ca me va…

Zoller rangea son pistolet dans sa veste et s’approcha de l’inconnu qui ouvrait grand son sac dans lequel se trouvait une quinzaine de bâton de dynamique et deux détonateurs. Il saisit un bâton, puis un autre avant de vérifier les détonateurs. Puis rejetant le tout dans le sac il tâta l’une de ses poches pour en sortir une liasse de billets.

Zoller : Voilà pour toi, je prends tout.

Inconnu : Trois mille… j’ai pas mal galéré pour tout récupérer et j’ai failli me faire attraper par la gendarmerie en route. Cinq mille me semble un prix approprié… Enfin… je crois.

Zoller ressortit son pistolet et, s’approchant, il attrapa l’inconnu par le collet.

Zoller : Je peux aussi garder l’argent et te refroidir directement ici. Je n’aurais qu’à filer plus rapidement.

Inconnu : Non, ça va… je me disais simplement que…

Zoller : Je m’en fiche, dégage.

L’inconnu lâcha son sac, fourra la liasse dans sa poche et disparu par là ou il était venu. Zoller ramassa le sac et disparu entre les wagons, dans l’obscurité.

Le livreur improvisé se rendit dans un café voisin de la gare pour y retrouver un homme en tenue bourgeoise, bien habillé.

Inconnu de la gare : C’est bon, il a récupéré le matériel.

Dandy : Très bien…

Inconnu de la gare : On avait dit quinze mille ?

Dandy : Tout à fait, rejoignez mon collaborateur dans la ruelle ou se trouve la sortie de service. Il procédera au paiement.

Inconnu de la gare : Vous ne me payez pas ici ?

Dandy : Sortir une telle somme d’argent ici sans raison apparente ? Non, pas question ! ne dit-il en souriant avec mépris. Vous savez quoi faire, allez y… ou pas, cela m’importe peu.

Le dandy détourna son regard vers la dernière édition du Vigilant qu’il avait sous les yeux. L’inconnu sortit, fit le tour du bâtiment pour y rejoindre la ruelle qu’on lui avait indiquée. Elle était vide, seule une sacoche en cuir semblait détonner dans le fatras d’ordures et de caisses de bières qui s’amoncelait près de la sortie de service. S’avançant pour ouvrir la sacoche posée en évidence sur le sol, le filou ne remarqua pas le jeune garçon qui, planqué entre tas d’ordures se glissa derrière lui, le maitrisa et lui trancha la gorge en quelques secondes a peines. Le malandrin, essuyant sa lame sur les vêtements de sa victime sortit de la ruelle, le pas léger puis traversa la rue avant de courir pour attraper le dernier tramway qui quittait le centre ville pour les quartiers populaires.
Alexeï Karenine
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L'Opération Maskirovka Empty Re: L'Opération Maskirovka

Lun 17 Avr 2017 - 21:58
Chapitre 3 : Le plan Maskirovka

Deux automobiles traversaient à vive allure la Perspective Zorski dans le centre de la capitale, plusieurs hommes en uniforme étaient à leurs bords. Elles remontèrent la rue avant de s’engouffrer dans une large porte cochère devant laquelle deux soldats montaient la garde. Ces derniers voyant les hommes à bord se figèrent le temps de leur passage.

Les deux voitures arrivèrent dans une cour intérieure et s’arrêtèrent devant un grand perron.

Les généraux Olbrine, Treskow et Fellgibov accompagnés du colonel Karénine descendirent des véhicules, accompagnés de trois officiers d’ordonnance. Devant eux se dressait le bâtiment austère de l’Etat-major général des armées impériales. Ils gravirent silencieusement le perron et entrèrent dans le bâtiment.

Arrivés dans le hall, les hommes se rendirent immédiatement dans le bureau d’Olbrine, au troisième étage. Ils amenèrent à eux deux secrétaires et un planton dans l’antichambre du bureau d’Olbrine. L’une des secrétaires fut envoyées chercher de quo diner, le planton fut immédiatement envoyé aux archives pour chercher l’exemplaire à jour du plan Maskirovka et la dernière sécrétaire s’installa derrière la lourde machine a écrire et se mit à taper des ordres sur des feuillets bleus, destinés a être transmis au central télégraphique sous la dictée d’un lieutenant d’ordonnance.

Les trois généraux et le colonel s’enfermèrent dans le bureau.

Karénine rompit le silence qui s’installait en passant un appel téléphonique. A part lui, l’ambiance de la pièce est ponctuée par la dictée du jeune lieutenant et la frappe rapide de la secrétaire dans la pièce d’à coté. Le bâtiment était presque vide si ce n’est l’équipe de nuit.

Le colonel posait des questions, répondait par des phrases courtes voire par des monosyllabes, puis raccrocha.


Karénine : Messieurs, la première phase de l’opération est bouclée, Zoller à les explosifs.

Olbrine : Très bien… pas de traces ?

Karénine : Notre ami de l’opritchnina s’est occupé de tout.

L’opritchnina était le nom donné usuellement aux services de sécurité de l’armée. En charge du renseignement et des actions subversives, l’opritchnina est financée via une caisse noire du commandement des armées. Son action ne recouvre normalement pas le territoire de l’Empire, mais dans les faits, tout arrive et tant que personne ne sait ce qui se passe et que la presse n’en parle pas, personne ne s’en formalise.

Olbrine : Et donc la suite ?

Karénine : Je m’occupe d’apporter des menues modifications à Maskirovka. Le lieutenant Subik dicte les ordres à transmettre.

Olbrine : Il reste un obstacle de taille…

Treskow : Le général Gromm.

Le plan Maskirovka est une opération prévue il y a plusieurs années par le général Maskirov, son objectif est d’empêcher un soulèvement intérieur par la mobilisation des forces armées, des unités de réserves et de la gendarmerie impériale sous un commandement unique. Chaque unité dispose d’ordres préécrits et d’officiers relais en charge de la mise en place des actions anti-subversives. Le plan est prévu pour se mettre en place en trois heures suivant la disponibilité des centraux télégraphiques. Les unités militaires de garnison reçoivent l’ordre d’occuper les lieux sensibles et de maitriser les grandes villes. Ce plan vise à sauvegarder le régime. Et Karénine envisage de se servir du plan anti-putsch du gouvernement pour contrer le putsch légal de Klausburgski

Le Général Gromm est le chef des opérations de l’état major général, il a autorité pour mobiliser l’armée de réserve et lancer l’opération Maskirovka. Opportuniste bien que patriote, il a survécu a plusieurs vagues de purges à l’état major général mais a été tenu à l’écart des campagnes de l’Orient.


Karénine : Nous pouvons agir sans lui ?

Olbrine : Je peux mettre l’armée en état d’alerte mais seul Gromm peut déclencher Maskirovka.

Treskow : Peut-on l’aborder ?

Olbrine : Comment cela ?

Treskow : Sa carrière a atteint son sommet, il n’a plus rien à espérer, peut on l’aborder et le convaincre ?

Olbrine : C’est un carriériste de la pire espèce.

Treskow : Trouvez quelque chose. Je vais au palais, je dois rencontrer le général Bakounine de la garde impériale, il est avec nous. Je vais lui porter les détails concernant notre « ami » Zoller.

Treskow quitta alors la pièce. Laissant les généraux Olbrine et Fellgibov avec Karénine.

Olbrine : Nous devrons veiller à ce que rien n’entrave la mise en place de Maskirovka. Nous ferons circuler des ordres sans autorisation du gouvernement pour mobiliser et faire manœuvrer l’armée.

Karénine : C’est pour cela que le général Fellgibov est là. Le général dirige les transmissions de l’armée pour la Murasovie.

Le général Fellgibov qui lisait le texte du plan Maskirovka releva les yeux à l’énoncé de son nom, expirant la fumée de sa cigarette.

Karénine : Le général aura pour mission de s’assurer des centres de communication militaires et de la mise hors service des télégraphes civils et des lignes de téléphones.

Fellgibov : Les centraux de communication militaire ont la priorité pour l’utilisation du réseau télégraphique. Les centres de tri reçoivent les ordres par guberniya et les transmettent aux centraux télégraphiques des unités et des secteurs. Je veillerai à ce que les ordres émis par toute autre autorité que la notre soient bloqués.

Karénine : Et l’armée obéira aux ordres qu’elle recevra et qui seront authentifiés par les services de Fellgibov. En controlant les centres de la capitale, les autres centres disséminés dans le pays valideront nos ordres sans faire de problèmes. Murasibirsk est un nœud de communication principal, tout ce qui va a quelques part en termes de communication passe par ici. On voit tout, on contrôle tout.

Olbrine : Et les édoranais ?

Le général Olbrine pointait un élément de taille, les unités du COMER étaient toujours présentes en Russlavie et pouvaient contrecarrer le plan.

Karénine : Leurs communications emploient le réseau civil et sont traités comme des communications diplomatiques et théoriquement sans être écoutées ou tracées.

Olbrine : Ils peuvent donc communiquer sans que nous connaissions la nature de leurs échanges.

Fellgibov : Parce que nous le voulons bien. Nous violeront le secret des communications diplomatiques a partir du lancement de Maskirovka et nous bloqueront toutes les communications étrangères sans exception.

Olbrine : Cela ne risque pas de poser de problème ?

Karénine : Le temps que les chancelleries étrangères ne s’en émeuvent, Klausburgski sera déjà aux arrêts.

Quelqu’un frappa à la porte. Olbrine fit entrer. Le lieutenant Subik passa la porte et indiqua que les ordres et la mise à jour de Maskirovka était terminée. Il fit apporter les documents que Karénine et Olbrine validèrent. Il ne manquait plus que la signature du général Gromm.
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Lun 17 Avr 2017 - 22:03
Chapitre 4 : L’incident de la Porte Bleue


Zoller avait traversé la ville à pied pour regagner la soupente qui lui servait de logis. Il y rejoignit Mikhail Orloff, son compagnon d’infortune avec lequel il partageait son appartement. Aussitôt arrivé, il exulta :

Zoller : Micha ! C’est bon ! J’ai ce qu’il nous faut !

Micha terminait mollement un diner tardif fait de patates bouillies et d’un quart de lard leva les yeux sur son comparse excité.

Orloff : Hum ?

Zoller lui ouvrit son sac et lui montra les explosifs.

Orloff : C’est pour quand ?

Zoller : Ce soir Micha ! Ce soir ! Vas contacter les chefs de la Fraternité, nous avons récupéré les explosifs tardivement mais nous pouvons agir comme prévu.

Micha pensait qu’encore une fois ils allaient décaler la fameuse « Action radicale » prévue de si longue date. Ragaillardi par l’enthousiasme de Zoller, il finit son repas en quelques bouchées, fit descendre le tout d’un cul sec de bière tiède et s’en alla retrouver les maitres de la Fraternité.

Pendant ce temps, Zoller dégageait la table de sa petite cuisine, la nettoya, sortit ses outils puis les bâtons de dynamite et se mit au travail.

Micha rejoignit la Brasserie Mouchkine sur l’avenue Nevski, elle était fermée depuis plus d’une heure, aussi il contourna la brasserie pour frapper à la porte de service. Donnant son code quand un sbire vint répondre à travers la porte, il put entrer et rejoindre la vingtaine de camarades qui se préparaient. Raspoutof, le leader des Justes de Kain haranguait les quelques présents avant de s’interrompre, voyant Micha arriver.

Raspoutof était un moine défroqué, exclu de son monastère pour avoir eu quelques comportements contre-nature avec de jeunes novices, il déclarait avoir été poussé à la porte pour motif politique. Quadragénaire de belle allure, ses yeux trahissaient le vice et ses paroles enjôleuses avaient permis aux Justes de Kain de devenir une organisation vaguement active.

Micha et Raspoutof se mirent à l’écart pour discuter discrètement, puis ce dernier vint au centre de la salle de la brasserie :


Raspoutof : Mes chers amis ! Mes chers amis ! C’est l’heure ! Khrestos nous est témoin aujourd’hui est le grand jour ! Zoller, notre cher frère a mis la main sur de quoi mettre à bas la monarchie batarde qui siège au Palais des Terems ! Alertez nos frères dans la ville ! C’est pour ce soir !

Pendant ce temps, Zoller mettait la dernière main à la confection d’une deuxième bombe. Une fois son travail terminé, il rejoignit les Frères à la brasserie et les équipes se mirent en route selon un plan défini de longue date.

Le lieu de l’action était connu depuis plusieurs semaines. La Porte Bleue était l’une des portes qui donnait accès au Palais des Terems. La relève de la garde y était connue et les Frères s’y rendirent peu avant que celle-ci n’intervienne.

Dans la nuit, le poste de garde de la Porte Bleue comportait habituellement une dizaine d’hommes chargés de surveiller l’accès au palais impérial. La nuit était calme et l’activité au Palais était réduite. Les hommes de la Fraternité, postés de l’autre coté de la large avenue qui les séparaient du palais s’approchèrent discrètement à la faveur de la nuit et deux des hommes approchèrent du poste de garde. Ils avaient de longues vestes larges dans lesquelles ils avaient cachés chacun un pistolet mitrailleur. Les gardes virent les deux hommes approcher et l’un d’eux commença à s’approcher des deux arrivants quand ces derniers sortirent leurs armes pour tirer sur les gardes. Aussitôt, les autres terroristes cachés le long de la rue tirèrent à leur tour sur le poste de garde. La riposte ne se fit pas attendre, l’un des deux frères de Kain se fit immédiatement mitrailler par l’un des gardes en faction et deux autres gardes qui étaient encore dans le poste prirent position et firent feu.

Dans le chaos ambiant, Zoller put s’approcher du poste de garde et y déposer une des deux charges, réglant le détonateur sur une minute avant de détaler en faisant signe à ses camarades. Le temps de retraverser la rue et de se mettre à l’abri, le poste de garde explosa.

Alors que les terroristes, qui n’étaient guère plus d’une cinquantaine se précipitaient vers l’imposante portes qui n’étaient plus qu’un trou béant dans la grande muraille qui ceignait le palais. Zoller qui avait retrouvé Micha regardait leurs comparses s’emparer du poste de garde depuis l’autre bout de la rue.


Zoller : Il n’y avait que quatre gardes…

Orloff : Une vraie aubaine ! L’accès au palais est libre !

Zoller : Ils devaient être au moins une dizaine même en période de relève. Ce n’est pas normal.

Au même moment, plusieurs fourgons de la gendarmerie impériale surgissaient des deux cotés de la rue, appuyés par des grenadiers d’une garnison voisine.

Zoller : Les gendarmes ?! Déjà !

Les terroristes interrompirent leurs hourras qu’ils criaient au moment de prendre le poste de garde alors qu’une centaine de gendarmes se déployaient dans la rue et firent feu sans sommation.

Zoller, son sac encore sur le dos avait la deuxième bombe avec lui, entreprit de filer.


Zoller : Micha, c’est foutu, fuyons !

Les deux hommes étaient cachés en face du poste alors que Zoller se relevait pour filer à l’anglaise, Micha se levait et marchait quelques pas derrière le zollernois. Puis l’interpella :

Orloff : Willi ! Arrête !

Zoller se retourna pour voir Micha sortir le pistolet qu’il avait avec lui et le braquer lentement.

Zoller : Micha ! Qu’est ce que tu f…


Deux détonations claquèrent. Micha avait tiré sur Zoller qui s’effondrait sur le trottoir, son sac toujours a son coté. Micha s’approcha et regarda son ancien comparse. Avant de faire signe aux gendarmes de les rejoindre.


Orloff : Merci pour tout Zoller, tu ne sais pas a quel point tu nous as aidé.

Trois gendarmes menés par un sergent s’approchèrent, Micha leur fit face et sortit son portefeuille.

Orloff : Je suis le capitaine Bock, des renseignements militaires russlaves, je viens d’arrêter ce terroriste zollernois alors qu’il s’apprêtait à s’enfuir avec sa deuxième bombe !

Les gendarmes mirent en joue les deux hommes pendant que le sergent observait l’accréditation de celui qui, quelques minutes plus tôt se faisait appeler Micha Orloff. Ce dernier sortit de sa veste un autre document :

Bock : Voici mes ordres qui émanent directement de l’état major général et signés du général Olbrine. Nous connaissions les intentions de la Fraternité et nous avions pour objectif de les empêcher d’agir. Nous sommes intervenus trop tard pour empêcher l’incident mais assez tôt pour capturer les conjurés ! Arrêtez cet homme et emmenez-le !

Le sergent lut rapidement le document puis porta sa main à sa tempe :

Sergent : A vos ordres mon capitaine ! Emmenez cette ordure les gars !


Au même moment s’achevait une bataille qui n’avait pas vraiment commencé, les terroristes étaient bien équipés pour envahir le palais mais leur position était intenable. La plupart des assaillants s’étaient fait cueillir par les tirs des gendarmes alors qu’ils étaient au milieu de l’avenue. Après quelques minutes d’un combat confus, ils commencèrent à se rendre. La garde impériale fut immédiatement mise en état d’alerte et les gendarmes sécurisèrent l’avenue pendant que les fourgons repartaient avec leurs prisonniers à leur bord.

Une demi-heure plus tard, le capitaine Bock téléphonait à la demeure du général Treskow depuis le poste de gendarmerie du quartier et confirmait que la phase de mise en place de l’opération était terminée. Le vieux général qui venait de quitter le commandant de la garde impériale prit l’appel. Puis Treskow appela à son tour l’état major général et eut Olbrine en ligne :

Treskow : Général, nous avons notre casus belli.

Olbrine : Zoller est toujours vivant ?

Treskow : Mal en point mais vivant et capturé avec une bombe. Vous féliciterez Karénine pour son idée. Un complot a l’intérieur d’un complot. Une riche idée. Félicitez-le de ma part.

Olbrine : Le plus gros est à venir mon général.

Treskow : Absolument, je vous rejoins.
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Lun 17 Avr 2017 - 22:05
Chapitre 5 : Lancement des opérations

L’information se répandit comme une trainée de poudre. La gendarmerie, prévenue par plusieurs officiers du Cercle Murasov était intervenue presque immédiatement mais le tumulte avait permis de masquer l’intervention rapide d’une gendarmerie qui aurait du réagir bien moins vite.

A l’Etat major général, les affaires commençaient à être voyantes. L’approche tentée par Karénine et Olbrine pour rallier Gromm avait échouée. Il fut immédiatement mis aux arrêts par Karénine. Le général de la Gendarmerie et le Commissaire Général des forces de police, membres du Cercle Murasov étaient venus assurer Olbrine et Karénine de leurs soutiens.

Olbrine prit sur lui de déclencher Maskirovka.

Dans l’heure, toutes les casernes de la capitale furent mises en alerte et un communiqué fut transmis à tous les officiers commandants :



ETAT MAJOR GENERAL DES ARMEES DU TSAR


Bureau du Chef des Opérations



Ce soir, à 23h, un terroriste zollernois aidé de sujets russlaves, a attaqué et fait exploser l’un des postes de garde du Palais des Terems avec l’intention de s’en prendre à la résidence de notre Tsar Bien Aimé. Il a été arrêté par la Gendarmerie et soumis à l’interrogatoire.

Il a révélé une tentative de coup d’Etat orchestrée par le Zollernberg et soutenue par le Régent Klausburgski. Cet acte de haute trahison contre notre pays et notre Souverain quelques jours à peine après que le félon Klausburgski ait pris le pouvoir remet en cause les fondements même de notre pays et de notre monarchie, élevée et maintenue sous le regard de Dieu et de Khrestos.

En conséquence, il est décrété la mise en place du Plan Maskirovka pour contrer toute tentative de soulèvement intérieur contre la monarchie et l’Etat. Toutes les unités militaires d’active et de réserve ainsi que les forces de police passent dès à présent sous le contrôle de l’Etat major général des armées.

D’autres ordres suivront.

Pour le Commandant en chef des Armées,
Général Fedor Olbrine, Chef des Opérations de l’Etat-major Général.

Au même moment, l’Etat Major Général des armées prit directement le commandement des unités dans la capitale. Des ajustements ont été apportés afin que l’intégralité des grandes unités soient placées sous le commandement d’officiers du Cercle Murasov. La gendarmerie fit arrêter plusieurs officiers généraux et supérieurs suspectés d’être proches de Klausburgki. La garnison militaire de la capitale bascula sous le commandement direct du Cercle Murasov.

Fellgibov quitta le siège de l’Etat major général avec un bataillon de sécurité pour s’emparer du central télégraphique de la capitale. La garde impériale boucla le Palais et sortit pour boucler les rues avoisinantes.

Il était une heure du matin et la population commençait à sortir dans les rues et errait sans comprendre.

A deux heures du matin, Murasibirsk était bouclées. Les gares, les grands axes, les journaux et la radio furent sous contrôle. L’Etat major général fit télégraphier la mise en place de l’opération Maskirovka dans les gouvernorats.
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L'Opération Maskirovka Empty Re: L'Opération Maskirovka

Mar 18 Avr 2017 - 2:16
Chapitre 6 : La chute du tyran et la réussite de Maskirovka

La nuit a été productive. La prise de contrôle sur l’état major général avait été un succès. Le général Gromm avait été enfermé dans les geoles du bâtiment et plusieurs dizaines d’officiers fidèles à Klausburgski l’y avaient rejoint.

La capitale avait été bouclée sans opposition. Et toutes les communications étaient sous contrôle.

Les unités militaires ont pris acte de l’opération qui s’étaient lancée et suivaient les ordres. Les généraux commandant les trois corps de l’armée avaient confirmé leurs ordres et s’étaient mis en marche.

Rapidement, alors que l’armée prenait le contrôle du pays, les ralliements commençèrent a se faire connaître. Le gouvernement impérial dans sa grande majorité a rallié l’armée. D’ailleurs c’était le ministre de l’intérieur qui a encouragé le gouverneur de Gornograd de se soumettre aux prescriptions de l’Opération Maskirovka. Tout le sud du pays passa sous le contrôle de l’armée et les vassaux à leur tour manifestèrent leur soutien : l’Atropatène mobilisa ses armées, la Transvalachie ouvrit ses portes aux troupes du 1er corps d’armée, le Kaukaze offrit son aide et fit encercler la base édoranaise de Zotchi et la Horde d’Or télégraphia enfin son ralliement.

Le contre-putsch était une réussite totale. Pendant ce temps, les 2e et 3e corps d’armée se dirigeaient vers le nord à la rencontre des 7e et 8e corps de l’armée sous contrôle du félon avec l’ordre de l’arrêter et de recevoir l’allégeance des deux corps d’armées partis détruire Livadia.

Le colonel Karénine, ayant fait son office fut reçu pendant la nuit par le Tsar pour lui faire son rapport.
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