Empire de Sainte Russlavie
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Anton Godinnik
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Nicolaiev Lebronov
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Iossif Mai-Maieski
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Prince Pojarski
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Alexandre II, père de Nicolas 1er
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Feodor Pojarski
Feodor Pojarski
Nombre de messages : 436
Date d'inscription : 06/09/2008

Déclaration générale de politique étrangère Empty Déclaration générale de politique étrangère

Mer 18 Sep 2019 - 8:14
La nouvelle Douma s’était assemblée au Palais Marinski, qui avait grandement souffert d’avoir été traité en caserne par la soldatesque et la cosaquerie pendant tout l’été.

La Douma tenait sa première session dans une sorte de flou juridique : la Constitution kadette n’avait pas été officiellement abrogée, mais personne n’ignorait qu’elle n’avait plus cours, et que, désormais, en Russlavie, la force ne se laisserait pas brider par les oripeaux absconds du droit. Les nouveaux députés, qui appartenaient tous au Mouvement National Patriotique Russlave, n’étaient certainement pas ceux qui réclameraient le respect du parlementarisme. Néanmoins, ils exigeaient d’entendre le gouvernement sur ses intentions.

En ce 18 septembre 1919, le baron Stempel, tout frais Ministre des Affaires Etrangères, avait l’honneur d’être le premier membre de l’exécutif à prendre la parole devant les députés de la « Douma en uniforme ».


Honorables messieurs, commença-t-il dans un russlave onctueux où perçait un léger, très léger accent zollernois, je mesure l’honneur que me fait Sa Majesté Impériale en me confiant la lourde et illustre tâche de conduire la politique étrangère de notre très Sainte Russlavie. Je rends grâce au Souverain pour sa confiance, et je tiens aussi à remercier celui qui a bien voulu glisser mon nom à l’Auguste oreille Impériale, je veux dire Sa Haute Noblesse le prince Feodor Vassilievitch Pojarski…

Pojarski, qui s’était fait élire sans même faire campagne, et siégeait au centre de l’hémicycle, au milieu d’une cohorte de députés-officiers particulièrement agités, se contenta de baisser modestement les yeux.

Et, à vrai dire, poursuivit le baron Stempel après une brève hésitation, qui mieux que le prince Pojarski lui-même pour exposer les grands principes qui guideront la politique étrangère de la Russlavie ? Personne ! C’est donc avec plaisir que je lui laisse la parole, convaincu qu’il exprimera ma propre pensée mieux que moi-même.

Pojarski battit des paupières, feignit la surprise, puis se leva, et, sans aucune hésitation ni la moindre note, exposa la politique étrangère qu’il entendait conduire par l’entremise de son factotum :

Très Augustes messieurs… Vous me savez inaccoutumé à l’art oratoire – je suis un officier, un patriote, et non un Pipéron de salon ! Mais puisque le Ministre me l’ordonne, je vais vous exposer, à vous et à la face du Micromonde, les grands principes qui guideront l’action de ce gouvernement, en termes simples et martiaux :

En ce qui concerne nos voisins :

Premièrement, vous le savez, ce gouvernement entend développer des relations d’amitié étroite avec notre voisin kolozk : par le biais de programmes de coopération économique, culturelle, religieuse et militaire, nous nourrirons le terreau d’une amitié solide, garante de notre sécurité mutuelle et d’une alliance durable, le but ultime étant de former avec le Kolozistan une ligue indestructible.

Deuxièmement, le Zollernberg, avec lequel nous avons tant de choses en commun ; une culture aristocratique élevée, un attachement aux principes monarchiques, un souci de paix et de stabilité. Notre relation avec le Zollernberg, allié naturel de la Russlavie, a vocation à être beaucoup plus riche que ce qu’elle n’est déjà. Nous œuvrerons en ce sens.

Ces démarches bilatérales seront renforcées par notre participation active aux travaux de la Grande Alliance: ce forum nous permettra de continuer à plaider auprès d'Edoran pour les droits de ses sujets slaves.

Je ne prends pas la peine d’aborder le Valdisky, condamné à brève échéance par l’expérience merksiste grotesque qui lui est imposée par ses dirigeants. Nous y interviendrons en temps utile, quand toute la population aura fini de mourir de faim.


La voix de Pojarski devint plus tendue, signe qu'il abordait à présent un point sensible de son discours:

Il me parait à présent nécessaire d’évoquer le Krassland. Comme chaque Russlave, mon cœur saigne au souvenir des territoires méridionaux qui ont été arrachés à la Russlavie à un moment où celle-ci était en position de faiblesse... Mais je crois qu’il est temps de passer outre… (grognements un peu partout dans l’hémicycle - incrédulité, indignation) de surmonter la méfiance réciproque qui règne entre nos deux pays (cris de défiance : jamais !) et de poursuivre sur la voie de la normalisation et de l'apaisement...

Les Krasslandais nous méprisent ! hurla un député à moitié ivre, le capitaine Zossim Nikitievitch Rogojine.

Oui, répondit Pojarski en haussant la voix. Ils nous méprisent, effectivement. A nous de les faire changer d’avis. Le Krassland est une nation ancienne, et une voix de bon sens dans l’Archipel. Surtout, il est notre voisin. Nous ne pouvons faire autrement que de poursuivre dans la voie de la normalisation et développer une entente sincère avec Neue-Krassbourg.

Les grognements, protestations et autres cris d’indignation mirent longtemps à se taire. Nul ne s’attendait à ce que Pojarski, dont les sentiments krassophobes étaient bien connus, opère un virage si radical. Avait-t-il touché de l'argent ? S'était-t-il laissé amollir par sa vie de hobereau petit-russlave ?

En ce qui concerne l’hémisphère sud de l’Archipel… Force est de constater que nous n’entretenons aucune relation digne de ce nom de l’autre côté de la mer océane. Le temps est venu, je crois, de développer des liens féconds avec les innombrables nations du sud…

Mais ce sont des barbares ! s’exclama le député Lev Petrovitch Arkhangorodski.

Certes, certes, reconnut Pojarski, la plupart des Etats de l’hémisphère sud sont effectivement des républiques bananières dirigées par des potentats à moitié analphabètes, qui portent des costumes mal coupés et des cravates en matière synthétique, mais… on trouve sûrement parmi ceux-ci des hommes qui répondent aux exigences de la vie civilisée ! Des hommes intelligents, doués de la parole, capables d’écrire leur nom sans faire de faute d’orthographe ! A nous de leur tendre la main !

Le discours de Pojarski laissa la plupart des députés complètement déconcertés. Ils s’attendaient à des déclarations martiales, des serments sur l’honneur, des insultes jetées à la tête des Krasslandais. Et voilà que Pojarski semblait s’être subitement mué en colombe de la paix. Conscient qu’il lui fallait tout de même sauver sa réputation, Feodor Vassilievitch décida de conclure sur une nouvelle propre à enflammer les députés-officiers les plus belliqueux de l’assemblée :

Messieurs ! La Sainte Russlavie conduira une politique de paix, mais une politique de paix armée ! La Russlavie ne cherchera querelle à personne, mais elle se trouvera toujours du côté des faibles et des opprimés du Micromonde ! Et c’est pourquoi je suis fier de vous annoncer… que la flotte.... appareille pour Port-Banane, avec la mission d’y rétablir la république, la liberté, la propriété, et les droits de la corporation fruitière !

La Douma éclata en tonnerre d’applaudissements. Les députés se levaient et s’embrassaient. Un officier dégaina son revolver et tira au plafond, un autre sorti une bouteille de wodka de sous son pupitre. Port-Banane ! La guerre ! Le pavillon russlave flottant sur l’estuaire du Rio Negro ! Expéditions, anabases dans la jungle smaragdine ! C’était plus qu’il n’en fallait pour réchauffer le cœur de n’importe quel patriote !
Le Secrétaire
Le Secrétaire
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Date d'inscription : 15/04/2006
https://sainterusslavie.1fr1.net

Déclaration générale de politique étrangère Empty Re: Déclaration générale de politique étrangère

Jeu 19 Sep 2019 - 0:49
Parmi les effusions d’enthousiasme, l’on nota que les bancs du gouvernement, autrement dit de la Junte, s’étaient levés pour applaudir le prince Pojarski avec une sincérité qu’il serait une erreur d’ignorer. Les Conseils d’État de naguère furent souvent composés d’hommes que seuls les intérêts partisans rassemblaient, se tolérant tout juste assez pour minauder devant l’objectif des photographes en s’échangeant embrassades forcées et civilités inauthentiques.

Cette fois-ci, il n’en fut rien. Composé de personnages peu recommandables, issus de milieux pareillement sordides, le Gouvernement d’Union Patriotique n’en était pas moins la source d’un esprit de camaraderie – de corps, pourrait-on même dire – tout autant rare aux sommets de l'Empire que bien réel. Plusieurs de ses sociétaires avaient traversé ensemble les années révolutionnaires et républicaines, subissant les périodes difficiles de l’Histoire, de véritables " toundras politiques " comme aimait à le rappeler le vieux Vashilsine, où l’éventualité d’un retour au tsarisme d’Alexandre II ne pouvait guère paraître plus qu’une lointaine illusion. Certains avaient fait de la prison en cellules voisines, croisé le fer contre l’ennemi dans le même bataillon, fui penauds des conjurations avortées, et rédigé pamphlets trublions coude à coude. Les nombreuses péripéties de leurs existences agitées, plus que la convergence d’intérêts, les avaient ameutés, aidés d’un peu de bonne fortune, vers cet instant cardinal.

Dans son coin, Frederik Lionidze observa la scène le visage radieux. La nouvelle Araignée de l’Okhrana savoura les propos de son allié, Ministre de la Guerre, déclamant la feuille de route des Affaires Étrangères. Tout un symbole ! Les kadets s’en tortilleront de rage. Cette vision foncièrement réaliste des relations internationales n’était autre que, pour reprendre l’expression de Stroganov, " la politique du cobra ". Un réarmement massif permettant à la Russlavie de se dresser de toute sa puissance et frapper mortellement le moindre adversaire osant s’interposer dans son chemin vers une grandeur retrouvée. Le temps était naturellement d’abord à l’apaisement afin que s’ouvre un boulevard pour les projets ambitieux de la Junte. La police secrète devra se la jouer particulièrement fine, mêlant zèle, efficacité, et discrétion : Pojarski ou Sternberg ne devront pas être inquiétés dans leurs desseins.

Lionidze releva finalement les yeux vers la grosse horloge de la Douma. Le discours du Colonel Comte ne saurait tarder.
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