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- Feodor Pojarski
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Le Vigilant, 27 X 1911
Jeu 27 Oct 2011 - 19:25
LE VIGILANT
Bonne nouvelle, cher lecteur ! Dans ce numéro, ton appétit d’information sera rassasié !
En effet, cher lecteur, tu trouveras dans ce numéro un reportage exclusif sur la sinistre « République Franc-charpentière de Berstov ». Notre jeune reporter, Jean Pierre, s’est introduit sur l’île et a réalisé une enquête de terrain afin d’apporter au peuple russlave une information de qualité : Le Vigilant a le triste honneur de faire la lumière sur le drame que vivent nos malheureux frères d’Eupatoria.
Notre jeune reporter
« Aquérir une connaissance claire de la hiérarchie du pouvoir berstovien ne fut pas une mince affaire », nous confie notre jeune reporter. « La répartition du pouvoir est extrêmement opaque dans la mesure où l’on ne sait jamais vraiment qui fait quoi. Il va sans dire que les organes visibles, les « syndicats », ne sont que des trompe-l’œil destinées à dissimuler la réelle répartition du pouvoir sur Berstov. Celle-ci est fondée sur une hiérarchie des plus complexes, puisqu’elle obéit aux règles ésotérico-physiognomonistes dictées par le Grand Ponant de la Franc-charpenterie, règles dont l’application est tempérée par le droit de veto de l’Empereur d’Edoran et du Grand Fez, qui attribuent eux-mêmes un quota de points calculés sur base d’une échelle de valeur théosophico-orwellienne ». Une tâche ardue pour notre jeune reporter, on s’en doute ! Mais c’était sans compter sur l’obstination légendaire des journalistes du Vigilant, connus à travers tout le Micromonde pour leur intégrité et leur déontologie. « Après plusieurs mois d’enquêtes et un pacte avec le démon, j’ai enfin réussi à découvrir la hiérarchie secrète qui contrôle Berstov », nous affirme notre jeune reporter.
Voici donc la hiérarchie politique berstovienne, de l’échelon le plus bas (7e degré) jusqu’à l’échelon suprême (1e degré).
7e degré : Alexeï Antonov, Gardien de la Révolution
A. Antonov : « mais puisque je vous dis que je n’ai rien à avoir avec le Grand Fez ! »
6e degré : Le Sultan de Sagawé
Le sultan de Sagawé
5e degré : La Commission d’Eradication de la Race Slave
Le docteur Who Flung Dung, président de la Commission
4e degré : Un mystérieux inconnu
Un mystérieux inconnu… Eh mais, je le reconnais ! C’est Lysimaque de Chisinau ! Quel bel enfoiré !
3e degré : la Fistinière
(la rédaction ne juge pas utile d’ajouter une photographie).
2e degré : le consul du Jaton
Tokabuchi Kashikashi, consul du Jaton
1e degré : le Mal
Le Mal
A. Antonov : « mais puisque je vous dis que je n’ai rien à avoir avec le Grand Fez ! »
6e degré : Le Sultan de Sagawé
Le sultan de Sagawé
5e degré : La Commission d’Eradication de la Race Slave
Le docteur Who Flung Dung, président de la Commission
4e degré : Un mystérieux inconnu
Un mystérieux inconnu… Eh mais, je le reconnais ! C’est Lysimaque de Chisinau ! Quel bel enfoiré !
3e degré : la Fistinière
(la rédaction ne juge pas utile d’ajouter une photographie).
2e degré : le consul du Jaton
Tokabuchi Kashikashi, consul du Jaton
1e degré : le Mal
Le Mal
Notre jeune reporter, n’écoutant que son courage journalistique, a entrepris d’interroger les principaux caciques de la dictature berstovienne. Il a chaque fois essuyé de cruelles rebuffades (quand on ne lui riait pas au nez), et a donc du se rabattre, en désespoir de cause, sur le dernier maillon de la chaîne, le négligeable Alexeï Antonov, « gardien de la révolution ».
Mais qui est donc Alexeï Effeminovitch Antonov, autoproclamé « Gardien de la Révolution de Berstov » ? Fidèle à notre devise, nous lui avons donné la parole. Notre jeune reporter est allé l’interroger dans sa résidence, un somptueux palais sardanapalesque au centre de Bremsk.
Alexeï Pederastrovitch Antonov mitraillant quelques orphelins (détail).
Entretien avec Alexeï Criminelovitch Antonov, autoproclamé « Gardien de la Révolution » de la République Franc-charpentière de Berstov.
Question: Quelles sont vos origines sociales ? Votre père, par exemple, il fait quoi ?
Réponse: Mon père, il fait empereur. Ça t’en bouches un coin, pas vrai ? Eh ouais, mon père n’est nul autre que Charles III, l’empereur d’Edoran. Je suis le fruit de ses amours ancillaires avec une femme de chambre d’origine turcose.
Q : Avez-vous souffert de cette hérédité ?
R : C’est sûr que grandir dans un palais de marbre grand comme tout Berstov, ce ne fut pas facile tous les jours. Mais heureusement mon père m’associait à tous ses divertissements. Je ne vous raconte pas le nombre de débauches dans lesquelles j’ai trempé. C’était fou !
Q : D’où tirez-vous ce titre de « Gardien de la Révolution » ? Est-ce la population d’Eupatoria qui vous l’a conféré sous la contrainte, ou est-ce votre maître le Sultan qui vous l’a octroyé pour services rendus ?
R : Ça ne va pas vous surprendre, mais la démocratie n’existe pas ici, à Berstov. Le premier qui moufte, je l’expédie fissa au goulag [ndlr : l’équivalent merksiste du katorga]. Quant à moi, comme vous l’avez souligné, je ne reçois d’ordres que du Grand Fez, mon supérieur en grade au sein de la Franc-charpenterie.
Q : A quel courant idéologique appartenez-vous ? Et quel est votre programme pour Berstov ?
R: Je me réclame de Viktor Medjelev, alias Bobby al-Fayez, alias le valet de pied du Grand Satan. Je considère cet homme comme mon véritable mentor en crimes de masses. Ce qu’il a accomplit en Russlavie à l’époque était tout simplement incroyable. Mon programme, vous vous en doutez, est similaire au sien : transformer Berstov en un gigantesque camp de travail et, à terme, éradiquer complètement le peuple slave.
V. Medjelev, un modèle pour la jeunesse.
Q : Pourquoi vous obstinez-vous à dire du mal de l’Ataman Grigoriev, avec lequel vous avez pourtant été très intime dans le temps ?
R : (visiblement excédé) Je ne veux plus que l’on parle de cette histoire ! Ces rumeurs sont ridicules et vous le savez parfaitement. Je n’ai jamais entretenu de relation sentimentale avec cet homme et il est tout à fait faux qu’il se soit adonné à la sodomie sur ma personne. Il est vrai qu’il m’a hébergé sur son canapé pendant deux mois et qu’à une époque nous prenions nos douches en commun, mais je le répète : notre relation était uniquement de la camaraderie virile et il faut vraiment être tordu pour y voir autre chose !
Q: Bien, comme vous voulez. Je n'insiste pas, mais je crois que l'Ataman Grigoriev sera très déçu d'apprendre que vous avez tiré un trait sur votre histoire commun....
PAN !
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Note de la rédaction: Notre jeune reporter nous a fait parvenir son article via une bouteille jetée à la mer qui s'est échouée sur la plage d'Alexandrovskoe. Depuis, nous sommes sans nouvelles de lui. Le pire est à envisager.
P. K. Rioumine, rédacteur-en-chef
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