Des boyards en Sibérie...

Serguei Piotrevitch Revenko, Barine (Baron) de la Noblesse Russlave, était gentiment en train de prendre son déjeuner. C'était un homme dont charisme insufflait un énorme respect. Il régnait, certes de manière féodale mais juste, sur sa votchina (son domaine) de Gorovinka.

Il avait une grande demeure au milieu de ses terres. Comparée aux palais de Gornograd, ce n'était qu'une vil habitation de bourgeois, mais en comptant sur le fait que tout ceci se trouvait en Sibérie changeait la face des choses. Sa demeure, où il vivait avec sa femme, ses deux fils, le précepteur Noordzeelandais, 3 bonnes et 2 serviteurs, était entourée d'un rien accablant. Rien que les étendues glacées de Sibérie. Bien sûr, il y avait une dizaine de petit villages et patelins pour les moujiks de son domaine, mais tout cela était bien peu...

Serguei était un homme de juste, il se comportait convenablement avec ses moujiks. Il fallait bien se rendre compte l'extrême différence qu'il y avait entre les habitant de sa demeure, y compris les serviteurs et les bonnes, et la grande majorité de moujiks vivant sur sa votchina. Alors que lui, sa famille, le Noordzeelandais, les bonnes et les serviteurs s'habillaient de la dernière mode occidentale venue de Gornograd, les moujiks eux, avaient des habits du siècle dernier toujours déchirés. La contraste était extrême! Et cela pouvait mener à des problèmes...

Un jour, dans un bar au centre d'un village, a la table ronde au étaient assis tous les moujiks les plus influants, la discussion dégénéra quand on se mit a parler de la différence géante entre eux, et les nobles dirigeant le domaine. L'ambiance devint alors de plus en plus pesantes, et des premiers cris de mécontentement parcourairent la salle.

C'est alors que Maranov Iliesky monta sur une table, et parla:

Nous en avons assez que le contraste entre nous et Revenko soit si grand, il faut faire quelque chose. Il proposa:

**Le Secrétaire** Nombre de messages : 957 Date d'inscription : 15/04/2006

"Nous devons être payés pour notre travail! Le servage a été aboli! Qu'ils nous donnent nos droits!" s'écria Maranov.

Le reste des moujiks était d'accord avec lui. Mais comment faire pour en parler au Barine? Les moujiks ne pouvaient même pas lire et écrire!

C'est alors qu'ils se rappellèrent que le Barine hébergeait un précepteur venue des mers du nord... Un Noordzeelandais comme ils l'appellaient... Quel était son nom déjà? Ah oui! Rogier Dierckens!

"Ca fait un moment qu'il est là ce dourak!" rugirent les moujiks.

"Ce n'est sûrement pas un ennemi de notre cause, p'tit pères!" dit Maranov. "Il acceptera sûrement de nous apprendre la lecture et l'écriture pour que nous ayons plus de poid face à notre Barine!"

Les moujiks quittèrent donc le bar de leur village et se dirigèrent vers la demeure des Boyards.

Quand ils arrivèrent, les gardes ne voulaient les laisser entrer.
Un Moujik énervé voulut alors forcé l'entrée mais le garde le transperça avec son hallebarde. Maranov, d'abord choqué, leur demanda ensuite aux gardiens d'annoncer sa visite a M. Dierckens en ajoutant qu'ils avaient besoin de son aide. Peu de temps plus tard un serviteur revint en annonçant que M. Dierckens voulait bien accueillir un représentant des Moujiks.

Maranov se rendit alors chez lui et lui explica pourquoi les Moujiks étaient mécontents. Celui-ci lui répondit qu'il voulait bien leur aider, mais il n'avait pas grande idée des moyens a utiliser. Maranov lui proposa alors un révolte armée, et le Noordzeelandais était tout de suite d'accord de livrer des armes aux Moujiks...

Il ne savait pas si il faisait réellement bien, mais ne pouvait laisser les moujiks vivre dans le denuement le plus total qui, même s'ils n'étaient plus des serfs, faisait d'eux des sous-hommes.

Ses idéaux de paix etr de non-violence, appris en Noordzeeland ne trouvaient plus ici d'expression pacifique... Il allait outrepasser les précepts.

De plus, non content de leur promettre une livraison d'armes sous peu, il décida de se proposer d'apprendre aux plus volontaires à lire et à écrire, afin d'asseoir leur capacité à s'exprimer et à revendiquer...

Apres avoir reçu les armes, les Moujiks dirent a M. Duirckens qu'ils lui donnaient 2 mois pour régler cet affaire pacifiquement en apprenant a certains d'entre eux en meme temps a lire et a écrire. Apres que ce temps sera passé, ils utiliseraient les moyens forts.

**Le Secrétaire** Nombre de messages : 957 Date d'inscription : 15/04/2006

Rogier Dierckens voulu donc apprendre à ces sales moujiks la lecture et l'écriture... Mais ils n'étaient pas spécialement doués... On aurait cru qu'ils étaient de nature inférieurs aux boyards...

Mais Rogier refusait une telle pensée! Il devait leur apprendre ces choses de la plus haute importance!

Après ces deux mois, il avait réussi plus au moins à leur apprendre cela. Il avait même appris le Noordzeelandais à un jeune homme fort habile, Micha Rijselovitch! La famille Rijselovitch (ce qui signifie mot à mot "Fils de l'île") était sans doute venue depuis très longtemps du Noordzeeland! Mais ils avaient perdu toute trace de leur culture! Rogier voulu la lui apprendre!

Dans le village, les moujiks s'affairaient à écrire une lettre contenant un ultimatum au Barine en Russlave et en Noordzeelandais...

Micha Rijselovitch écrivit qu'ils voulaient plus de temps libre, un jour de congé, et un salaire minime de 200 RR par mois. On alla aporter la lettre au Barine.

Quand celui-ci la lit, il devint rouge de rage, égorgea son sécretaire et envoya un messager dire a ces fous de moujiks que jamais il ne leur accorderait quoi-que ce soit. Il fit aussi venir 2 moujiks qui devraient nettoyer le sang du secretaire.

Maranov mena alors une révolte collective contre le messager. Ils se dirent qu'ils allaient le torturer pour cette insulte du Barine, avant de le renvoyer au chateau avec le message suivant:

Nettoie ton sang toi-même! Mécréant, Faquin ! Sombre idiot, tu a choisi la guerre, tu aura la guerre! Cancrelat de la pire espèce!!

Le Barine était fou de rage à la lecture de cette missive écrite de la main de barbares qui n'auraient jamais dû sortir du servage...
Mais il se rendit aussi compte du danger qui le guettait lui et les siens. Il fit protéger sa votchina par ses mercenaires Sibériens.

En tant que Barine, il se devait aussi de prévenir le Tsar de ce vent de révolte qui s'élevait dans sa campagne, il prit donc la plume:

Tsar de Toutes les Russlavies,

Moi, Serguei Piotrevitch Revenko, Barine de Gorovinka, informe Sa Majesté Impériale de troubles se déroulant en Sibérie. Le soulèvement des moujiks de mon domaine semble étrangement fédérer les paysans de la région.

Le sang a coulé, la torture a été pratiquée: je demande la venue d'un corps de cosaques afin de mater la rebellion de Maranov et Rijselovitch.

Pour l'Empire!

Il fit venir le plus fidèle de ses serviteurs, et l'envoya dans la plus grande discrétion porter ce pli à la capitale...

Le serviteur sortit de la ville la nuit, menant son cheval par les rènes pour ne pas faire de bruit, pour rester dissimulé. Il partit vers l'Ouest, et alors qu'il se croyait assez loin de toute civilation, il monta son cheval et galoppa dans l'obscurité.
Mais il n'arriva jamais a Gornograd... Sa dernière pensée concernait le bruit d'une flèche dans le vent...

Le Barine était horrifié! Son fidèle serviteur fut retrouvé mort pendu par les pieds à un sapin! Il était à moitié rongé par les loups! La situation était désespérée! Sa votchina était bien loin de toute route ou de tout chemin de fer! Et son coin ne regorgeait pas vraiment de garnisons impériales...

Il rassembla bientôt tous les gens respectables de sa votchina dans sa demeure pour éviter un lynchage inutile des siens.

Il rassembla: Le docteur du village, le notaire local, le prêtre, le précepteur Noordzeelandais, sa famille (un de ses fils était officier dans l'armée impériale) et quelques mercenaires plus pillards que soldats...

C'est alors qu'un contingent de cosaque arriva par hasard devant la demeure de Serguei Piotrevitch Revenko... Ils étaient vingt et ils revenaient d'une chasse aux "Spectres du Tsar"... Etaient-ils du côté de la Noblesse et de la Bourgeoisie? Ou faisaient-ils partie de ces soldats qui se ralliaient volontier à la cause du peuple et qui étaient plus proches du Premier Ministre que du Tsar...

Mais ils étaient accompagnés par des officiers... C'était déjà ça...

Le barine envoya alors un émissaire pour demander à l'officier des cosaques son aide contre les moujiks armés. Celui-ci était content de pouvoir tester l'efficacité de ses hommes et accepta. Dans le camps de l'armé, les cosaques étaient fort mécontant en aprenant qu'ils devraient se battre contre des pauvres qui ne voulaient qu'un minimum de droits... Mais ils obéiraient a leur chef!

Peu apres, un moujik entra dans le bar du village et annonça qu'un régiment de 20 cosaques venaient d'entrer dans le domaine privé du Barine. Il raconta aussi qu'il avait entendu certains d'entre eux parler en négatif de leur officier et de sa décision de se battre contre les révolutionnaires...

Le Barine était tout fier d'avoir à présent l'avantage sur ces maudit genilleux de sales moujiks! Ces faquins payeront à présent! Avec 20 cosaques et des mercenaires sibériens, le combat était gagné d'avance! Mais il ne remaqua pas que les 19 cosaques étaient plutôt mal à l'aise à l'idée de massacrer leurs compatriotes...

Le matin du jour suivant, la votchina se réveilla au bruit de cris et de grilles se faisant arracher avec des chevaux. La petite demeure se réveilla donc. Les cosaques sautèrent sur leurs chevaux et galopèrent jusqu'à la grille située à 350 m de la demeure de Serguei...

Ils étaient 20 contre environ 300 moujiks! Les grilles furent arrachés! les moujiks entrèrent dans le jardin! La masse déborda les cosaques! L'officier donna l'ordre de tirer!

Blam! Blam! Blam! Des détonations retentirent dans toute la votchina! Quelques moujiks s'écroulèrent ce qui excita encore plus les survivant! Micha Rijselovtich cria qu'il fallait tous les massacrer!

Les cosaques se dispersèrent mais l'officier fut arraché de son cheval et les paysans lui cassèrent la tête à coup de crosse! La cervelle gicla sur Maranov!

Qu'allait-il se passer à présent?

Les Cosaques qui se battaient uniquement sur ordre de leur officier posèrent alors leurs armes. La foule se calmait. Un moujik surexcité, surement un espagnol, tira alors sur un cosaque mais le rata. Il fut tout de suite "calmé" par les autres. Il fut massacré a coup de crosse. Cette fois le cerveau ne gicla pas.

Les cosaques se déclarairent alors du coté des moujiks. Il entrairent dans le domaine et allèrent chercher le barine pour le livrer au peuple. Les russlaves pourraient une fois de plus prouver leur don pour la torture...

Dans les 5 minutes, les occupants de la maison furent mis à genou en ligne dans la cour. Chacun fut exécuté d'une balle dans la tête devant le barine.

Ce dernier fut ensuite pendu à l'immense arche qui surplombait le portail d'entrée, non sans avoir été lynché par la foule et trainé par les chevaux.

Cette petite guerre n'allait pas passer inaperçu a l'intérieur de la Russlavie. Elle allait peut-etre donner des idées de révolution a certains, des idées de renversement du gouvernement, du Tsar a d'autre, ou simplement inciter certains a trouver des malfrats afin de les torturer...

Qu'allait-il se passer en "Sainte" Russlavie? Un vent de révolte soufflait sur le pays des Grands Tsar. Les révoltes n'étaient pas rares dans l'Empire mais est-ce que celle-ci allait être différente? L'avenir nous le dira...

Le vent de la Révolution allait-il aller en se renforçant jusqu'à devenir un cyclone?...

Cette révolution n'allait pas faire dans le détail si elle se développait: parmi les habitants de la maison exécutés, on comptait la dépouille du précepteur noordzeelandais, qui avait pourtant appris aux moujiks à lire et écrire...

Cette Révoltution, s'il s'agissait réellement de ça, allait trancher, et ce radicalement, touchant des innocents...

Des boyards en Sibérie...

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