LE VIGILANT, 11 septembre 1919

Le Zollernberg et le Kolozistan offrent asile aux ennemis de la Patrie !

Pour des raisons qui paraissent incompréhensibles, le Zollernberg et le Kolozistan, deux Etats que nous tenons pourtant pour de fidèles alliés, ont pris des mesures au cours de l’été pour faciliter l’accueil de « réfugiés » qui pourraient venir de Russlavie.

Il y a lieu d’expliquer à messieurs les Zollernois et à nos frères Kolozes que la Russlavie n’enregistre nulle vague de « réfugiés » : le peuple russlave a, dans son écrasante majorité, accueilli avec enthousiasme le coup d’Etat militaire qui a mis fin au régime parlementaire et rétabli le Tsar Autocrate dans la plénitude de ses droits.

Par conséquent, les seuls individus qui pourraient vouloir profiter des mesures d’asile décrétées par nos voisins sont de toute évidence des ennemis du Tsar et de la Patrie : merksistes, républicains, terroristes, agents franc-charpentiers, etc. En leur donnant asile, en leur octroyant avec libéralité des visas, les gouvernements zollernois et kolozks commettent une grave faute envers la Russlavie. Verrait-on le gouvernement russlave donner asile à des Pavlovistes ?

Il est urgent que notre pays se dote d’un gouvernement, afin que celui-ci fasse comprendre à nos voisins et amis la grave erreur de leur politique. D’ici là, nous avons pleinement confiance en nos forces de police, qui arrêteront immédiatement tout Rouge assez fou pour pénétrer l’Ambassade du Zollernberg ou du Kolozistan.

Priap Kassianovitch Rioumine,
Rédacteur-en-chef


Exode rouge vers le Valdisky !

Se glissant à travers les frontières poreuses de Sivérie, des centaines de merksistes, travaillistes, républicains et autres radicaux ont fui en Valdiskiia, espérant trouver dans ce pays merksiste aux abois un havre d’où ils pourront continuer leurs menées anti-russlaves au service de l’Internationale Franc-charpentière.

Le gouvernement valdisk, qui n’existe pour ainsi dire plus, déchiré qu'il est en d'abstruses luttes intestines, n’a naturellement rien fait pour empêcher ces sinistres individus de franchir ses frontières et de s’installer dans ses villes où règne l’anarchie, la désolation et la famine, un climat idéal pour nos ennemis qui peuvent tout à loisir conspirer, se nourrissant de folles chimères internationalistes et méditant de sanglants attentats contre l’ordre russlave.

Nous attendons de la Junte qu’elle prenne sans tarder toutes les mesures nécessaires afin de tuer dans l’œuf ce dangereux abcès de fixation révolutionnaire qui est en train de croître sur nos frontières orientales. Il est urgent, dans un premier temps, de sceller la frontière sivéro-valdiske. Dans un second temps, une expédition militaire de l’autre côté de la frontière parait nécessaire : nous ne pouvons tolérer plus longtemps que, à quelques verstes de l’innocente et paisible Sivérie, des agitateurs forcenés complotent la destruction de la Russlavie !

Apollon Semionovitch Zaltchine,
Correspondant sivérien